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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 14:14

Le dimanche, nous avons quitté l'île de Palawan pour retourner à Manille; puis prendre un avion pour le nord de l'île de Luzon.

 

Notre but était en fait d'atteindre Vigan, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Il est possible de gagner cette ville par le bus depuis Manille mais il faut dans les 8-9 heures. Nous aurions pu prendre un bus de nuit; mais nous avons préféré la solution de facilité et de confort : l'avion. Or, il n'y pas d'aéroport à Vigan. Le plus proche se situe à Laoag, plus au nord. De là, il faut prendre un bus pour rejoindre Vigan.

 

http://www.welt-atlas.de/datenbank/karten/karte-6-426.gif

 

Dimanche après-midi, nous avons débarqué à Manille; par chance, notre vol pour Laoag partait du même terminal.

 

Le trajet Manille-Laoag dure un peu plus d'une heure. A noter l'originalité de la vidéo sur les consignes de sécurité de la compagnie Cebu Pacific : on y voit des hôtesses de l'air qui se déhanchent joyeusement. Je trouve que c'est très rafraichissant et pas mal pensé. Généralement, personne ne prête attention à ces consignes; cette vidéo au moins peut susciter la curiosité !

 

Autre particularité, sur deux de nos vols aux Philippines, un message a été diffusé juste avant l'atterrissge rappelant que nous n'étions pas autorisés à emporter les gilets de sauvetage. Euh ?.... Je n'avais encore jamais rien entendu de tel. Je me demande qui aurait l'idée de s'encombrer de telles choses. Pour les revendre ? Mystère...

 

Nous sommes arrivés à l'aéroport de Laoag vers 20h. Comme à Puerto Princesa, il est minuscule. En fait, il ressemble plutôt à une gare, surtout que ses murs sont en briques rouges. Très classe ! Comme à Puerto Princesa, nous avons traversé le tarmac à pied.

 

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Après avoir récupéré nos bagages, j'ai vu que tout le monde faisait la queue devant un comptoir. J'ai vaguement entendu que c'était pour une navette. Du coup, nous nous sommes glissés dans la file. En fait, la navette était gratuite et les gens faisaient la queue uniquement pour inscrire sur un registre leur nom, nationalité, adresse,...

 

Cette scène m'a un peu sidérée car quellle est l'utilité de cette perte de temps ? Ce n'est pas comme s'ils contrôlaient notre identité : personne ne nous demande de montrer notre passeport. Ce n'est pas non plus pour réclamer un reçu pour un paiement puisque c'est gratuit. En fait, c'est un truc très philippin, me semble-t-il. Ils souffrent de "registrationite" aigue. Tout est prétexte à inscription. Bien sûr, le permis pour la rivière souterraine à Sabang - ce qui se justifie; mais également, sur la petite île où nous avions fait du snorkeling près de Sabang. Pourtant, il n'y avait qu'une maison et nous n'y avons croisé personne sauf quelques minutes après notre arrivée où un homme s'est présenté avec un registre sur lequel nous devions coucher nom, prénom, nationalité, adresse... Sur le coup, mon copain et moi nous sommes dit que nous nous étions fait piéger et que nous allions devoir nous délester de quelques billets. Mais, pas du tout ! Devant nos airs méfiants, l'homme s'est défendu et a assuré qu'il n'y avait aucun but caché. Toujours réticents, nous avons fini par nous exécuter et, de fait, personne ne nous a plus rien demandé et notre après-midi s'est déroulé tranquillement. Plus tard dans notre voyage, ce même genre de situation va se présenter à nous. C'est étrange, vraiment...

 

Pour en revenir à Laoag, nous sommes donc montés dans la navette. Elle était pleine mais des gens continuaient à affluer : j'étais à moitié couchée sur les bagages à l'avant. Encore une fois, j'ai apprécié la courteoisie des Philippins. Bien que nous étions entassés, que des gens avaient du mal à trouver une place pour leur bagages, etc, tout se passait dans le calme, chacun attendait que les autres fassent un peu plus de place, le tout sans que personne ne se mette en colère. En Chine, il faut se battre ou rester en plan.

 

Nous avons atteint le centre-ville, très animé avec une sorte de kermesse. Nous avons rejoint notre hôtel, situé plus loin, dans une rue tranquille. Il avait belle allure.

 

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  Le lendemain matin, nous avons fait un petit tour rapide dans le centre.

 

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Nous avons visité la cathédrale Saint Guillaume. Lorsque les frères de l'ordre de Saint Augustin ont fondé cette paroisse en 1580, ils ont construit une chapelle en bois et en chaume. Plus tard, en 1612, elle a été remplacée par une église de style renaissance italienne. Par la suite, elle a été pillée, endommagée à cause d'un incendie, réparée, occupée par des révolutionnaires,.. A droite de l'entrée se trouve une statue de Saint Guillaume, le saint patron de la région.

 

Un peu plus loin, on peut voir son clocher qui s'enfonce dans la terre meuble de quelques pouces tous les ans.

 

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Devant l'édifice gouvernemental de la région, on peut voir des affiches de Imee Marcos qui dirige la région Ilocos Norte depuis 2010. C'est la fille de l'ancien président Ferdinand Marcos. Son frère est également dans la politique puisqu'il est sénateur du 2ème district de la région. Il n'est pas étonnant que la famille Marcos ait des élus dans cette région en particulier. En effet, Ferdinand Marcos y est né et enterré.

 

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Nous avons ensuite récupéré nos bagages, pris un tricycle pour filer visiter l'église de Paoay, inscrite à l'Unesco, située à une quinzaine de kilomètres de Laoag. Le village est très paisible. L'église se trouve sur une grande place dégagée, ce qui la met bien en valeur.

 

Elle a été bâtie à partir de 1704. Elle a servi de poste d'observation pendant la révolution philippine de 1896 contre les Espagnols et pour la guérilla philippine contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Pour les photos, par contre, il faut éviter d'y aller le matin : nous étions en complet contre-jour !!

 

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C'est un bel exemple des églises baroques des Philippines construites entre le 16ème et 19ème siècle. Elle présente un style architectural particulier adapté aux conditions géographiques du pays.

 

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Elle est, en effet, massive avec des contreforts très imposants qui rappellent que l'activité sismique est fréquente aux Philippines. Elle a été construite avec des blocs de corail et de briques.

 

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Quelques détails comme les volutes sur les contreforts ou l'iconographie sur le frontons témoignent du mélange des conceptions et des motifs décoratifs. L'intérieur, par contre, est très simplement décoré, sans dorures extravagantes ou vitraux flamboyants. A noter que la toiture originale a disparu. A la place, ont été posées quelques tôles. C'est un peu surprenant s'agissant d'un édifice inscrit au patrimoine mondial... Problèmes de financement ?

 

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Après notre visite, nous avons rejoint la route principale où passent les bus se dirigeant vers le sud. Nous espérions pouvoir rejoindre Vigan en attrapant l'un de ces bus. La question était de savoir si la manoeuvre était aussi évidente que l'avait décrite la propriétaire de notre petit hôtel. Après seulement une dizaine de minutes, un bus est apparu et s'est arrêté sans que nous fassions vraiment signe. Il allait justement à Vigan et nous avons même pu trouver deux places assises. C'était un véhicule un peu vieillot, sans climatisation, mais comme les fenêtres étaient toutes ouvertes, c'était bien aéré et, en plus, on pouvait parfaitement observer le paysage.

 

Il s'agissait surtout d'une succession de cultures (maïs, principalement, et une sorte de chou). La terre, cependant, était très sèche et, par endroits, complètement craquelée. On voyait également de très nombreuses chèvres. La religion est présente un peu partout avec les cimetières aux tombes impressionnantes ou avec les églises que l'on aperçoit dans chaque village traversé.

 

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Après plus de 2h30 de route (notre bus s'arrêtait toutes les 5 minutes pour laisser descendre ou monter des passagers), nous avons enfin atteint Vigan, petite ville à l'architecture coloniale inscrite à l'Unesco.

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 17:46

Nous avons quitté Sabang le 3ème jour (qui n'était en fait que notre 2ème véritable jour de voyage puisque le 1er avait été consacré aux trajets Hong-Kong / Manille / Puerto Princesa / Sabang).

 

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(jolis paysages au départ de Sabang)

 

Nous sommes arrivés à Puerto Princesa dans l'après-midi. Après avoir déposé nos bagages à l'hôtel, nous avons fait un petit tour dans la ville.

 

La rue près de l'aéroport est complètement dédiée au tourisme avec une succession de restaurants plus ou moins rustiques et de guesthouses.

 

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Les autres rues sont plus normales, avec quelques bâtiments en béton et de petits immeubles. On ne voit pratiquement ni voiture ni bus ni  taxi. Ici, les jeepneys et les tricycles sont rois. Les trottoirs sont inexistants, les feux aléatoires, la conduite spectaculaire et la circulation intense. Cela dit, ce n'est pas Beijing ...


 

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A noter que si les maisons sont souvent de simples baraques en bois ou en tôles, souvent délabrées; les rues ne sont pas sales. Dans le guide, il est dit que c'est l'une des villes les plus propres des Philippines. J'ignore si c'est vraiment le cas ou pas, mais ce détail m'a sauté aux yeux rapidement. A Shenzhen, qui pourtant est l'une des villes les plus développées de Chine, je trouve toujours très difficile de quitter le sol des yeux. Entre les crachats, les détritus, les liquides divers et variés, humains ou pas..., il faut mieux être prudent. Pour me rendre sur l'un des campus où j'enseigne, je passe par une rue où il m'arrive assez régulièrement de voir des rats s'enfuir sur mon passage...

 

Nous avons marché jusqu'à la cathérale de l'Immaculée Conception.

 

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La cathédrale a remplacé en 1961 une petite église. Sa forme est un peu particulière puisqu'il s'agit d'une structure angulaire

 

L'édifice est très simple mais le bleu et le blanc s'harmonisent très joliment. Nous nous sommes glissés au milieu d'un office et avons brièvement pris place au fond sur l'un des bancs. Une chose me chiffonne : je n'ai vu aucun prêtre. Etait-il en retrait quelque part où je ne pouvais l'apercevoir ? Etait-il quelque part au milieu des fidèles ? Je me demande si la messe ne se déroulait pas avec pour tout orateur un haut-parleur. Le mystère demeure complet...

 

J'ai pu apprécier les éclats orangés du soleil couchant qui apportaient une très jolie luminostié surtout qu'il n'y a pas de vitraux et que les fenêtres ouvertes laissent passer autant la lumière que les oiseaux et leurs pépiements. C'est tellement plus agréable que nos sinistres églises grises en France !

 

Sur la place, des enfants et des adolescents s'amusaient ou faisaient du sport. En face de la cathédrale se trouvait l'école primaire West Central.

 

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A cette heure-là, elle était vide évidemment. Sur l'un des murs étaient notées en anglais la mission et la vision de l'école. La mission : "Développer les talents et les valeurs qui feront des écoliers des citoyens craignant Dieu, aimant la liberté et  respectueux de l'environnement." La vision : "L'école West Central souhaite que ses écoliers soient les modèles de leur communauté, craignent Dieu et ayant l'esprit de compétition".

Le christianisme est visible à tous les coins de rue...

 

Nous avons ensuite rebroussé chemin car nous tombions dans un port dont l'entrée était contrôlée par des gardes. En revenant vers le centre, nous avons aperçu un étal vendant du "lechon", cochon de lait rôti à la broche. C'est un met d'origine espagnole - comme l'indique le nom - qui est devenu plat national aux Philippines. Nous n'avons pas goûté (moi et la viande...)

 

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Nous sommes passés devant le bâtiment du gouvernement de l'île.

 

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Pour le dîner, nous voulions aller au Kailui (photo de gauche) qui semblait fort mignon et que nos deux guides de voyage recommandaient. Mon Lonely prévenait qu'il fallait réserver. Nous n'en avions rien fait. Evidememnt, c'était complet - d'où l'intérêt d'avoir des guides et de suivre leurs conseils ! Nous nous sommes rabattus sur un petit resto (à droite) quelques centaines de mètres plus loin, pas trop mal.

 

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Le lendemain, nous devions retourner à Manille. Notre avion partait en début d'après-midi, nous n'avions donc qu'une dernière petite matinée à Puerto Princesa. L'attraction majeure du coin, c'est la baie de Honda. Il paraît qu'il y a de jolies îles où l'on peut faire du snorkeling ou bronzer sur de belles plages. La plupart des gens y vont pour la journée en tours organisés. On ne nous proposait rien pour une simple matinée. Nous aurions pu y aller par nous-mêmes et louer un bateau. Mais nous craignions le manque de temps et les prix  (Combien de temps pour obtenir un bateau ? A quel prix ? Combien de temps faut-il pour aller sur une des îles et en revenir ?).

 

Nous avons donc opté pour une calme matinée. Comme nous étions dimanche, certains sites étaient fermés tels que le Palawan Wildlife Rescue and Conservation Center. Alors, nous avons pris un tricycle qui nous a conduits au Jardin des Papillons. Nous avons hésité à descendre de notre véhicule car devant nous, ce n'était qu'un petit édifice en bois, sans panneau particulier et personne à l'entrée. Finalement, une employée est arrivée. Ce n'est pas plus grand que le jardin d'un particulier et les panneaux informatifs sont très sommaires. Certaines cages qui devaient présenter d'autres animaux étaient vides...

 

Cependant, même si je ronchonne toujours, j'ai finalement bien aimé. Les papillons son très beaux bien que pas faciles à prendre en photo et le jardin possède de magnifiques fleurs.

 

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En bonne spécialiste de la faune et la flore (je rigole), j'ai immédiatemet reconnu que la plante à droite est une Héliconia. C'est une plante herbacée qui a la particularité d'avoir des inflorescences retombantes et des feuilles longues de 60 cm à 1,2 m rappelant celles des bananiers (j'ai tout copié sur wikipédia).

 

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Très jolie plante : le Pachystachys lutea est un arbustre aux feuilles vert sombre et qui présente des épis floraux d'un jaune vif d'environ 10 cm d'où émergent de 1 à 3 petites fleurs blanches allongées et incurvées.

 

 

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Ici, je pense qu'il s'agit de jasmin (désolée si je me trompe).  Le Jasminum sambac est une espèce de jasmin originaire d'Asie du sud-est très parfumée. C'est la fleur nationale aux Philippines, appelée "sampaguita".

 

Nous avons fini la matinée en nous rendant sur un point de vue qui ne rendait pas grand chose. Déjeuner, retour à l'hôtel pour récupérer nos bagages,et départ pour l'aéroport.

 

L'organisation est archaïque. D'abord, pour les bagages, il n'y a pas de balance électronique ou de tapis roulant. Pour contrôler le poids des bagages, on les pose sur de vieilles balances Toledo digitales. Ensuite, des employés prennent nos bagages et les entassent tous dans un coin pour les faire passer plus tard par une porte qui donne directement sur le tarmac ! Quant à nous, il nous faut passer à la caisse car on doit payer une taxe, et l'on doit montrer le reçu ainsi que la carte d'embarquement pour accéder à la salle d'attente. Il n'y en a qu'une. Pour embarquer dans l'avion, on foule à nouveau le tarmac sur une dizaine de mètres.

 

Nous faisons donc nos adieux à l'île de Palawan.

 

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Moins de 3 jours, c'est évidemment trop court. J'aurais adoré voir le nord de l'île, faire plus de snorkeling et me balader dans la jungle.

 

Cependant, le nord des Philippines nous a également réservé de bien belles surprises.

 

A suivre ...

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 11:20

Le premier jour de notre voyage, nous avons débarqué à Manille puis changé de terminal - de justesse comme je l'ai expliqué - pour prendre un avion pour Puerto Princesa sur l'île de Palawan.

 

http://www.bambua-palawan.com/source/bambua-map.jpg

 

Lorsque nous préparions notre voyage il y a deux mois, nous voulions aller à El Nido (au nord de Palawan). Les paysages karstiques et les eaux émeraude semblent extraordinaires. Mais il est pratiquement impossible d'y aller par avion (les billets ont l'air d'être réservés par les hôtels resorts et autres élus; on n'a pas bien compris mais on a constaté qu'il était impossible d'acheter les billets sur internet comme d'habitude). L'autre option, ce serait d'arriver à Puerto Princesa par avion et de gagner El Nido par la route (environ 7-8 heures; j'ai vu 5 heures quelque part). Puisque la durée de notre séjour était limitée, nous avons renoncé à El Nido et nous sommes rabattus sur une destination plus proche : Sabang, célèbre pour sa rivière souterraine inscrite à l'Unesco.

 

Nous sommes arrivés à Puerto Princesa vers 17h30. Pour la première fois de ma vie, j'ai foulé le tarmac depuis notre avion pour rejoindre l'aéroport. Il faut dire qu'il est petit.

 

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Après avoir récupéré les bagages, nous avons rejoint le véhicule qui devait nous mener à notre hôtel à Sabang le soir même. Ce trajet était notre premier vrai contact avec les Philippines (la navette entre les terminaux à Manille ne compte pas vraiment). J'ai tout de suite eu le tournis : les tricycles et les jeepneys qui se croisaient et stoppaient n'importe où, la circulation dense et chaotique. Malgré le trafic, j'ai remarqué que les Philippins ne klaxonnent pas tellement. Même à Manille, si je me souviens bien, c'est raisonnable. En Chine, ce sont des concerts perpétuels à en avoir mal à la tête. Cependant, la Chine met en place de plus en plus de règles : respect des feux, interdiction des klaxons en ville, etc... avec contrôles beaucoup plus stricts et amendes à la clé, de sorte que ces derniers mois, j'ai noté un réel changement à Shenzhen.  Mais, bref, cela m'a tout de même sauté aux yeux aux Philippines.

 

Une grande partie du trajet vers Sabang nous fait traverser des montagnes. Les routes sont très sinueuses, parfois mal entretenues avec les ornières qui se font bien sentir. Le crépuscule est tombé rapidement ,nous avons donc fait la route de nuit. On devinait la jungle qui nous entourait et, sur le chemin, j'ai remarqué qu'il y avait très peu de villages, uniquement quelques maisonnées. Pourtant, on voyait pas mal de gens, d'enfants qui marchaient le long de la route dans la nuit sans lampe ou autre éclairage.

 

Nous sommes arrivés à Sabang avant 20 heures. C'est un très curieux endroit. C'est un coin perdu, avec une longue plage bordée de palmiers et entouré de belles montagnes à la végétation luxuriante où l'on peut séjourner dans de beaux hôtels et dîner au bord de la plage sous un ciel étoilé avec pour seul fond sonore la musique des vagues. Cette description est véridique.

 

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Et pourtant, Sabang est tout le contraire d'un lieu de resort : des chiens errent sur la plage, des buffles transportent des marchandises en traversant cette même plage, on tombe assez vite sur des détritus jetés dans la nature près de la plage, le village de Sabang est mlnuscule avec une seule rue, un peu sale et dont les boutiques offrent un choix très limité de produits - pas toujours très appétissants comme ces poissons disposés sur cet étal sans glace ou cette tête de cochon dévorée par les mouches.

 

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Après quelques dizaines de mètres, on est tout de suite dans la campagne. Les habitations à Palawan m'ont rappelé celles que j'avais vues au Cambodge ou au Laos. Elles sont sur pilotis et faites en bambou et en feuilles de palme. Celles pour les touristes sont un peu plus élaborées.

 

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En réalité, je crois que c'est cet aspect encore un peu authentique qui m'a plu. Certes, mon copain et moi avions choisi un bel hôtel, mais j'étais contente de voir que Sabang n'attire pas tant de touristes que cela et que ce n'est pas qu'hôtels luxueux sur hôtels luxueux. En bref : rien à voir avec Waikiki à Hawaii.

 

Promenade matinale pour découvrir Sabang.

 

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L'attraction touristique de Sabang est sa rivière souterraine comme je le disais. On ne peut la visiter que si l'on possède un permis que l'on doit obtenir au préalable près du bureau dédié à cet effet à Sabang. Or, c'est toute une histoire. Il est pratiquement impossible d'obtenir un permis pour le jour même. En effet, le nombre de visiteurs est limité. D'autre part, la plupart des touristes viennent en tours organisés d'une journée à partir de Puerto Princesa. Les agences là-bas sont donc très puissantes et réservent la plupart des permis. Nous nous doutions que nous aurions ce problème et lorsque nous nous sommes présentés le lendemain matin de notre arrivée pour acheter nos permis, nous n'avons pas été surpris de ne pas pouvoir les obtenir pour le jour même. Nous avons réussi à en réserver deux pour le jour suivant à 8h30. Je me demande dans quelle mesure la délivrance de ces permis est fiable ou pas. Certains Philippins à l'extérieur du bâtiment proposaient de nous emmener à la rivière... Mensonge ou magouille ? Nous avons prudemment refusé.

 

Nous avions donc toute une journée devant nous. Nous n'avions pas fait de plan. Plage, balade en bateau dans les mangroves ? Finalement, après moultes hésitations, nous nous sommes laissés tenter par la location d'une bangka pour la journée. Nous avons rejoint une petite île qui n'était pas sur notre guide de voyage : "Isla Rita". Elle était assez éloignée, il nous a fallu environ une heure et demie de bateau pour y aller. Là-bas, une seule maison (de quoi vivent ses occupants?) mais trois chiens (beurk). Pas de belle plage de sable fin mais beaucoup de coraux, ce qui était le but de notre expédition. Nous avons fait du snorkeling en partant de plusieurs côtés de l'île et c'était génial. Surtout pour moi qui n'aime pas aller loin (je sais c'est bizarre de faire du snorkeling quand on ne sait pas vraiment nager, mais je trouve que c'est beaucoup plus simple que la natation car avec le tuba et le masque je n'ai pas de problèmes pour mettre la tête sous l'eau !). Je disais donc que j'ai beaucoup aimé cette journée car les coraux étaient visibles après quelques mètres seulement et, sans aller loin, on parvenait à des endroits très profonds où l'on pouvait alors admirer des coraux de plusieurs mètres de haut et aux formes impressionnantes. Nous avons également aperçu beaucoup d'oursins et quelques beaux poissons aux couleurs éclatantes. C'était un site très sympa. Malheureusement au cours de l'après-midi, le temps s'est dégradé et nous sommes retournés à Sabang sous la pluie et par une mer un peu démontée. Nous avons apprécié la stabilité de la bangka qui malgré la puissance des vagues ne nous secouait pas trop.

 

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Fin d'après-midi tranquille à  Sabang (en réalité, j'étais en train d'épuiser mon tube de biafine car si j'avais pensé à la crème solaire, j'avais oublié d'en mettre sur l'arrière des jambes; des chevilles en haut des cuisses, je n'étais que douleur et brûlures; pratiquement paralysée).

 

Il fait sombre tôt vers 18h30 me semble-t-il, les soirées sont donc écourtées. Cependant, j'ai adoré nos deux nuits à Sabang. D'abord, c'est si calme ! Alors que dans la journée, on entend les moteurs des bangka, ceux des jeenpneys et motos; le soir, soudain le silence se fait d'or. Et puis, il n'y a pas de ville, pas de pollution alors, si la nuit est claire, les étoiles sont magnifiques. Je ne suis pas tellement du genre à  contempler les étoiles, mais - même moi, c'est pour dire - j'ai remarqué leur beauté. Le ciel étoilé semble immense et sans limite, on aperçoit des étoiles sur tout l'horizon. Elles sont extrêmement brillantes et la voie lactée est facilement repérable. Nous avons passé de merveilleux moments sur la plage vide et silencieuse la nuit après dîner, absolument fascinés par la splendeur des astres.

 

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Le jour suivant, à 8 heures, nous étions à faire le pied de grue à l'entrée du bureau des permis pour la rivière souterraine. Je suis quand même surprise par l'amateurisme de l'organisation, surtout pour un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Par exemple, il est surprenant de voir que le bureau ouvre à des horaires variables (aux environs de 8 heures mais c'est toujours à 5 ou 10 minutes près). De même, nous avions réservé deux permis la veille mais la seule confirmation était nos deux noms inscrits sur un cahier, nous n'avions reçu aucun document le prouvant - en dépit de nos demandes - de sorte que si nos noms avaient disparu, nous n'aurions rien pu faire (heureusement pas de mauvaise surprise). Nous avons donc payé et obtenu nos deux permis (590 pesos en tout). Autre chose que je n'ai pas aimé dans l'organisation :  pour rejoindre la rivière souterraine, il faut y aller en bateau (il y avait un sentier dans la jungle que je voulais prendre mais il était fermé soi-disant). Or, ce sont des bateaux de six personnes qu'il faut payer soi-même. Donc, on se retrouve à faire des comptes d'apothicaires - car évidemment le compte n'est pas rond puisque nous sommes 6 et que l'embarcation coûte 800 pesos - avec des étrangers. Et, forcément, il y en a toujours un qui n'a pas payé assez. Souvent un Français d'ailleurs. Dans notre cas un Suisse francophone. Ne serait-il pas plus simple que l'on paie tout au bureau et que l'on monte dans les embarcations au fur et à mesure ? Au lieu de cela, on perd du temps à trouver qui peut compléter notre groupe pour remplir le bateau, on perd du temps à voir qui paie combien, etc... Ces petites tracasseries me hérissent le poil.

 

Enfin, nous voilà partis. 20 minutes de bateau environ avant d'atteindre une plage.

 

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Ensuite, on traverse une forêt pendant 5 minutes pour arriver à des baraques en bois où l'on montre nos permis et où l'on obtient un casque et un gilet de sauvetage.Près de l'entrée de la rivière, on reprend un bateau (dont le prix cette fois est inclus dans celui du permis). Nous sommes toujours avec les 4 autres passagers du premier bateau. Un guide se joint à nous, il mène la barque et fait les commentaires. Le passager de devant est chargé de tenir la lampe et d'éclairer les parties intéressantes.

 

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Encore une fois, j'ai trouvé que le tout manquait de professionnalisme. C'est bien que le site ne soit pas dégradé avec l'installation d'éclairages mais on tatônne pas mal. Le guide va dire d'éclairer à droite, mais le passager met toujours un peu de temps avant de tomber sur ce que le guide voulait nous montrer, même si celui-ci ajoute "un peu plus à droite", "un peu en bas", etc... En plus, je n'ai pas trouvé que le guide apportait quelque chose. A part les généralités du début de son commentaire que l'on trouve dans tous les guides, il s'est surtout borné à donner des noms aux stalagmites et stalagtites aux formes originales. On a eu le droit à : "Là, c'est un champignon; ici, ça ressemble à la Vierge Marie; là-bas, on dirait un ange. Regardez, ici, c'est un cheval volant et là une femme nue". Super !... Je n'ai pas besoin d'un guide si c'est pour entendre ce genre d'informations.

 

Bon, mais alors, qu'est-ce qu'elle a de spéciale cette rivière ? Pourquoi est-elle inscrite à l'Unesco ? Elle doit sa célébrité à sa longueur. C'est en effet la plus longue rivière souterraine du monde. (8,2 km). Cependant, nous n'en parcourons que 1,5 km, on ne s'en rend donc pas vraiment compte. Elle est en fait navigable sur un peu plus de 4 km, mais pour ce faire, vous devez obtenir un permis spécial.

 

Cette rivière est située au milieu d'un très beau paysage de karst et elle débouche directement sur la mer. Les formations rocheuses à l'intérieur sont très esthétiques. Certaines cavités atteignent jusqu'à 120 mètres de largeur et 60 mètres de hauteur.

 

Ce qui m'a le plus plu, finalement, ce sont les chauves-souris. Je n'en avais jamais vu et, en plus, on en aperçoit des milliers !! Vraiment, c'est incroyable. J'ai été surprise par leur taille : elles sont minuscules. Elles étaient au repos mais on voyait bien leurs ailes repliées et leur petite tête. Malheureusement, sur les photos, cela ne donne rien car il faisait trop sombre.

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La visite dure 45 minutes. Je me suis rendue compte que nous étions chanceux : nous étions le premier bateau de la journée. Pendant tout l'aller, nous avons donc pu bénéficier de la beauté des lieux en tout tranquillité. Au retour, nous avons croisé plusieurs barques et, pour le coup, c'était moins plaisant entre ceux qui vous prennent en photo et les autres qui vous font coucou comme s'ils avaient 3 ans (que je suis râleuse !). Retour à Sabang avec le même groupe et le même bateau.

 

Nous avons continué notre journée avec une promenade le long de la mer avant de regagner notre hôtel où nous devions prendre un véhicule pour retourner à Puerto Princesa.

 

 

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Bye-bye Sabang.

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 11:49

J'ai adoré les moyens de transports aux Philippines avec un gros coup de coeur pour les "jeepneys".

 

Il s'agit en fait d'anciennes jeeps laissées ou vendues par l'armée américaine après la seconde guerre mondiale et modifiées par les Philippins qui les ont agrandies et leur ont ajouté un toit. 

 

Leur décoration très personnalisée, leur originalité, leurs couleurs, leurs chromes rutilants me plaisent beaucoup. Elles portent toutes un nom différent qui peut être un prénom ("Nathalie"), lié à la religion ("God..."), un mot anglais...

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Une jeepney est en fait un moyen de transport à mi-chemin entre le taxi et le mini-bus. En effet, sur les côtés du véhicule, on peut voir les noms du point de départ et d'arrivée ce qui donne une vague indication de la direction. Mais contrairement au bus, la jeepney s'arrête n'importe où. Il suffit qu'une personne hèle le véhicule pour que le chauffeur s'arrête. De même, on peut descendre n'importe où. C'est donc très pratique - si l'on sait où on va et où on se trouve. La jeepney peut contenir entre 10 et 20 personnes (pour celles que j'ai testées, en tout cas). Les passagers s'assoient sur deux banquettes qui se font face. On est souvent serré comme des sardines dans une chaleur insoutenable et dans la pollution car il n'y a souvent pas de fenêtres, juste des ouvertures qui font passer l'air quand on prend de la vitesse mais également la fumée des pots d'échappement en ville.

 

Ce que j'admire le plus, c'est le chauffeur. Il doit évidemment conduire, observer les trottoirs pour repérer d'éventuels clients, s'arrêter à tout moment pour en laisser un descendre, recevoir le paiement et rendre la monnaie... C'est un véritable art.

 

A propos de paiement, c'est un système unique. Un client monte : il s'asseoit où il peut au milieu de passagers déjà entassés. Il indique sa destination au chauffeur, farfouille dans sa poche pour chercher de la monnaie, la passe à son voisin qui fait suivre à d'autres passagers jusqu'à ce que les pièces parviennent au chauffeur. Si le compte n'est pas juste, le chauffeur rend la monnaie de la même façon. Je trouve cela très sympa car tout repose sur la confiance. Et le talent du chauffeur à se rappeler qui a payé, combien il doit rendre, etc... En plus, si le client n'a pas le compte exact et que le chauffeur n'a pas assez pour rendre la monnaie, il attend que d'autres passagers montent et paient pour faire l'appoint. J'ai observé qu'il peut se passer de très longues minutes avant que le premier passager ne reçoive son argent. Enfin, les conducteurs philippins sont très habiles. Si les pièces sont toutes regroupées dans un trou, les billets sont pliés en deux dans le sens de la longueur et savamment placés entre les doigts du conducteur. Entre le pouce et l'index, les billets de 20 pesos, par exemple, entre l'index et le majeur, les billets de 50 pesos, etc... Vous les voyez donc tous en train de conduire avec plusieurs billets enroulés autour des doigts d'une de leur main. C'est un ingénieux système pour compter et rendre la monnaie rapidement tout en conduisant.

 

La conduite est souvent acrobatique, notamment en ville, mais après plusieurs années en Chine, je n'ai pas été particulièrement impressionnée. Tout le monde tourne quand il veut et où il peut, double par la gauche ou la droite, roule sur l'autre voie, fait des demi-tours scabreux, freine subitement et accélère tout aussi brutalement... Bref, rien que je ne vis au quotidien en Chine (même si ces derniers mois le code de la route a changé et les conducteurs chinois sont obligés de se montrer un peu plus disciplinés).

 

L'avantage de la jeepney, c'est qu'elle est plus petite qu'un bus donc elle peut se faufiler dans les petites rues. D'autre part, en zone montagneuse, elle est idéale. Son moteur est puissant et elle gravit aisément des routes pentues ou des routes pleines d'ornières et non goudronnées. D'ailleurs, les jeepneys sont bien plus nombreuses que les bus en ville comme à la campagne ou à la montagne d'après ce que j'ai pu voir.

 

Le plus "fun", c'est de faire le chemin sur le toit de la jeepney. Mon copain et moi avons fait cette expérience. Dans le nord de l'île de Luzon, dans la montagne, nous voulions prendre une jeepney pour redescendre vers le village le plus proche pour poursuivre notre route. Malheureusement, la jeepney était déjà pleine (il n'était que 10h25) et elle était censée ne partir qu'à 11h. Nous étions catastrophés car il n'y avait qu'une jeepney par heure - je me demande si c'est bien vrai - or, nous devions absolument être en bas vers midi pour prendre un autre bus. Le chauffeur nous a finalement proposé de monter sur le toit avec quelques Philippins qui étaient déjà installés au milieu des sacs à dos et des colis des voyageurs. Super ! Bon, pour être honnête, c'était génial pour le point de vue mais pas pour nos délicates fesses, d'autant que la route était bien cahotante par moments. En outre, le soleil était extrêmement fort et, avec le vent, impossible de garder mon chapeau sur la tête. Cependant, j'ai adoré. La liberté totale !!!

 

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Autres moyens de transports différents de ce que j'ai pu voir ailleurs : les tricycles. Ce sont en fait des motos équipées d'un side-car. La partie side-car est minuscule et avec mon copain, on rentrait à peine à deux. Et pourtant, il n'était pas rare de voir 3 ou 4 philippins qui empruntaient un seul tricycle. C'est plus cher que la jeepney, il fait office de taxi car, à part à Manille et à Baguio, je n'ai pas vu de "vrais" taxis. Les tricycles nous ont été donc très utiles. On peut même attacher nos bagages sur le petit toit. C'est impeccable bien que pas très confortable pour de longues distances.

 

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Dernier moyen : le "bangka", une sorte de pirogue à balancier. On en voit en Asie du Sud-Est, mais également dans le Pacifique et à Madagascar. Et savez-vous pourquoi ? Car les peuples de langue austronésienne (j'en ai parlé dans un des articles sur Hawaii) en seraient à l'origine. 

 

C'est vraiment une construction simple mais très intelligemment conçue. Il s'agit en fait d'une coque en bois avec une voile dont la stabilité est assurée par un système de balancier fait de troncs de bois de faible diamètre.

 

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Dans le cas des bangkas, j'ai pu observer que les Philippins utilisaient du bambou. C'est effectivement très stable : nous avons pris une de ces bangkas pendant 3 heures et, malgré la houle, le voyage était très confortable. Elles sont rapides et élégantes, même si les voiles sont beaucoup moins utilisées que le moteur...

 

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Dernier moyen de transport : les "kalesa", voitures à cheval à deux roues. A Laoag et à Vigan, dans le nord, j'ai vu des Philippins les utiliser normalement. Mais à Manille, elles ne transportent que des touristes.

 

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Enfin, nous avons passé beaucoup, beaucoup, beaucoup d'heures dans le bus.

 

Les bus locaux sont très lents car ils s'arrêtent très souvent. Mais, on peut ouvrir les fenêtres, donc pour admirer le paysage, c'est parfait. Quand il fait chaud, c'est également agréable de pouvoir se rafraîchir en passant la tête par la fenêtre. Dans la montagne, c'est par contre un peu trop frais à mon goût lorsque certains passagers laissent leur fenêtre ouverte.

 

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(notre bus dans les montagnes du nord de Luzon : 6 heures de routes sinueuses mais pas aussi mauvaises que je le craignais, on a quand même dû changer de roue au milieu du trajet)

 

Le pire, le redoutable, c'est le bus climatisé. Je ne comprends pas comment dans des pays aussi chauds que les Philippines (ou Hong-Kong ou le sud de la Chine l'été), les gens supportent une telle différence de température. On se croirait dans un réfrigérateur. Je n'exagère pas. J'en fais l'expérience en Chine pendant plusieurs mois, mais aux Philippines, c'est la même chose. Nous avons passé une horrible nuit dans un bus glacial entre Banaue et Manille. Peut-être le pire moment de notre voyage !

 

La plupart des moyens de transports philippins ont des images religieuses, des croix, des chapelets...

 

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 11:32

J'ai visité la Thailande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam, la Corée, le Japon et je vis en Chine. Je peux donc estimer que l'Asie ne m'est pas totalement inconnue. Or, les Philippines m'ont surprise à trois niveaux.

 

Premier point, la sécurité. En réalité, tout s'est bien passé. Certes, j'ai trouvé Manille très différente des autres lieux que nous avons vus. J'ai été déroutée par le nombre de gens qui vivent dans la rue, la pauvreté  et la saleté alors que la campagne est plus propre que celle en Chine. En plus, beaucoup de rues ne sont pas éclairées ou vraiment légèrement, donc on ne se sent pas très à l'aise. Nous avons été abordés par quelques mendiants, parfois des enfants; mais pas très insistants. Nous nous méfions quand même et gardions nos distances et un oeil attentif sur nos sacs. Mais, sincèrement, aucun problème.

 

Pour autant, l'insécurité est une réalité. Dès l'arrivée à l'aéroport de Manille, on sent que les choses sont un peu différentes. Il faut montrer patte blanche pour pouvoir franchir les portes. Autrement dit, avant de pénétrer dans le bâtiment, on doit déjà présenter une copie de son ticket (heureusement, pour une fois je l'avais imprimé; d'habitude avec les e-tickets, je ne m'embarrasse pas de cette démarche). Ensuite, les bagages sont passés aux rayons X alors même que l'on devra refaire cette étape plus tard après le passage des douanes comme c'est l'usage.

 

Pour mesurer le degré d'insécurité, il suffit d'observer le nombre incroyable de policiers armés jusqu'aux dents à chaque coin de rue de Manille. D'autre part, on doit tous ouvrir notre sac à l'entrée du métro. Cependant, la fouille est sommaire et j'aurais pu facilement cacher un pistolet sous mon guide de voyage. De même, à l'entrée de chaque centre commercial, un garde jette un oeil dans votre sac. Dans beaucoup de magasins, on voit souvent un garde qui surveille. Dans les grands hôtels, à l'entrée des terminaux à l'aéroport, j'ai également remarqué que la police utilisait un miroir d'inspection pour contrôler sous les voitures. Dans les stations services, des gardes armés surveillent les lieux. Sur l'île de Palawan, le premier jour de notre arrivée, notre chauffeur s'est arrêté pour faire le plein sous les yeux d'un garde qui portait une arme impressionnante genre kalachnikov (bon, je n'y connais rien en armes; mais je doute que ce fut un jouet...).

 

Il me semble que c'est la première fois de ma vie que j'ai vu autant d'hommes armés. Vigipirate à Paris à côté, c'est la cour de récré...

 

Sympa l'ambiance, donc... Il faut dire que les ventes d'armes à feu ne sont pas vraiment régulées (même si les chiffres sont incomparables par rapport aux Etats-Unis, la criminalité est un véritable problème aux Philippines). En outre, le pays est victime d'actes terroristes (en particulier de groupes islamistes qui sévissent surtout dans certaines îles).

 

Sur l'île de Palawan, nous sommes passés par deux check-points entre Puerto Princesa et Sabang. En fait, rien de très impressionnant. Il s'agissait de simples petites barrières en bois (pas de barbelés, rien de ce genre) qui ne prenaient pas la moitié de la route. Il n'y avait même pas de garde à côté. Je crois bien qu'ils étaient dans la cabane à côté en train de jouer aux cartes ! Bref, le chauffeur a à peine ralenti.

 

Cela dit, comme je l'ai précisé, nous ne nous sommes jamais sentis menacés ou en danger. Et j'insiste sur le fait que les mesures de sécurité draconiennes sont principalement visibles à Manille. Pendant le reste de notre voyage, nous avons vraiment été tranquilles. C'est un peu comme si nous avions visité deux pays différents....

 

Dernière précision concernant cette fois la sécurité des femmes. Rien à signaler dans l'ensemble sauf à Manille dans le métro. Je ne sais pas si c'est toujours le cas ou juste aux heures de pointe, mais j'ai remarqué que les deux premiers wagons sont réservés uniquement aux femmes. En fait, je trouve que c'est une très bonne idée. Au Japon aussi, il existe la même mesure. L'Ile-de-France devrait mettre en place ce genre de chose également avec les nombreux viols et tous les pervers qui courent les rues. Je trouve que la région parisienne en a autant besoin voire plus que Tokyo ou Manille.

 

Cette séparation homme-femme me rappelle que dans l'aéroport à Manille, le contrôle des bagages à main est organisé en deux files : une pour les femmes qui se font fouiller par des femmes si besoin, une pour les hommes contrôlés par des hommes.

 

Mis à part la sécurité qui recquiert des dispositifs assez exigeants à Manille, la deuxième chose qui m'a interpellée, c'est le catholicisme et son influence dans la vie quotidienne.

 

Alors que nous revenions de l'île de Palawan à Manille pour reprendre un avion pour aller dans le nord de l'île de Luzon, nous avons traversé le hall du terminal 2 pour rejoindre les comptoirs d'enregistrement des bagages. Or, en plein milieu du hall où des gens qui circulaient dans tous les sens, une messe était célébrée. Nous étions dimanche et je suppose que les voyageurs ou le personnel qui travaillait ce jour-là avaient le droit à leur messe comme tout le monde. Si tu ne viens pas à Dieu, c'est Dieu qui viendra à toi... J'ai vu des salles de prière dans l'aéroport de Kuala Lumpur et Dubai, mais je n'avais encore jamais vu de prière en public et encore moins une messe ! Les Espagnols ont fait du "bon boulot" (c'est ironique, bien sûr) lorsqu'ils ont christianisé le pays : les Philippins sont bien plus croyants que nous qui avons pourtant connu le christianisme depuis plus longtemps...

 

Comme chez nous, tout est fermé le dimanche ! Moi qui suis habituée aux week-ends animés en Chine, j'ai eu un choc ! A Puerto Princesa, plusieurs restaurants, magasins et mêmes sites touristiques étaient fermés ce jour-là. J'ai ruminé longtemps avant de faire le lien entre le dimanche et le fermeture des boutiques. Choc culturel, je vous dis !

 

D'autre part, on voit des images pieuses ou des "God bless our trip" dans presque tous les bus et autres moyens de transport.

 

Dans les églises, j'ai vu pas mal de gens prier agenouillés.

 

C'est assez incroyable. Je pense que ceux qui ont voyagé en Amérique du Sud ont été témoins du même genre de scènes. Cette intensité dans la foi est aussi exotique d'une certaine façon.

 

Troisième et dernier point sur ce qui fait la différence entre les Philippines et les autres pays asiatiques : l'emploi de "Sir" et "Madam" à chaque fin de phrase.

 

J'ai détesté. Positivement détesté. J'ai eu l'impression d'être retournée au 18ème siècle ! Dans un restaurant, on va vous dire: "Would you like to order, Sir ? " "What would you like to drink, Sir ?" "Thank you, Sir"... C'est vraiment à ce point, je n'exagère pas : c'est ainsi pour toutes les questions et les réponses !! Je ne sais pas qui a mis en place ces formules de politesse - factices, de toute façon. Même quand des touristes se sont pris la tête avec l'une des employées du bureau des permis d'accès à la rivière souterraine à Sabang, elle continuait à leur donner du "Sir" et du "Madam" alors qu'elle ne souriait pas du tout et qu'elle était vraiment froide. J'ai essayé de voir si les Philippins utlisent ces termes mais la plupart parlent filipino entre eux, donc... Par contre, quand ils s'adressent parfois en anglais à leurs compatriotes, il m'est arrivé d'entendre des "Sir" et des "Madam". Ils ont donc intégré ces deux mots semble-t-til. Est-ce un héritage américain ou espagnol ? En tout cas, c'est pénible. Même s'ils ont l'air de le dire très naturellement, à chaque fois, j'ai l'impression de faire un bond dans le passé et de me retrouver dans une maison coloniale entourée d'esclaves...

 

 

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 11:22

Dans les aspects positifs concernant les Philippines, je noterais :

 

- l'anglais : c'est bien pratique de pouvoir demander où l'on est et où l'on va ou pour négocier les prix. En plus, même si les échanges restent superficiels, on peut vraiment communiquer avec les habitants.

 

- la gentillesse des Philippins : et oui, les Laotiens et Cambodgiens m'avaient semblé plutôt sympas mais c'est difficile de vraiment le savoir. Pas contre, aux Philippines, on a vraiment été surpris par le nombre de personnes qui nous ont spontanément aidés, parlé, conseillés sans rien attendre en retour. Bien sûr, je ne suis pas naïve au point d'ignorer qu'on nous proposait parfois des prix exhorbitants ou des mauvais plans , mais il s'agit de ceux qui ont à faire directement avec les touristes. C'est comme partout. Par contre, les locaux sont vraiment agréables.

 

- des moyens de transports originaux et pratiques (voir prochain article)

 

Dans les points négatifs, je noterais :

 

- grosse déception : la nourriture !!! De la viande, de la viande, de la viande... Et souvent des morceaux gras ou inhabituels. Très peu de poisson et souvent très sec (genre thon). En fait, j'ai trouvé la cuisine très rustique, pas très savoureuse et c'était finalement toujours un peu la même chose. Bon, en même temps, la carte était souvent en filipino donc nous n'avions pas toujours le courage de chercher tous les mots dans notre guide lexical et peut-être sommes-nous passés à côté de la richesse culinaire de ce pays. Mais j'en doute...

 

- les chiens : à la base, je déteste les chiens. Ce fait établi, j'ai été bien malheureuse d'être sans arrêt entourée de chiens, surtout sur l'île de Palawan. Chaque maison avait au moins un ou deux chiens qui se promenaient partout même sur la plage. Nous avions choisi un bel hôtel les deux premiers jours où l'on pouvait manger dehors à 30 mètres de la plage. Mais des chiens n'arrêtaient pas de se glisser entre les tables sans que les serveurs puissent vraiment les chasser. J'admets une chose, cependant : ils n'aboyaient pas. La plupart du temps, ils étaient silencieux et se contentaient de nous suivre. N'empêche que je n'ai pas aimé. Sur l'île de Luzon, les chiens étaient moins nombreux et nous ont beaucoup moins embêtés.

 

- la difficulté à payer lorsque l'on n'a que de grosses coupures : encore une fois, c'est surtout à Palawan que nous avons rencontré ce problème. Nous venions juste d'arriver aux Philippines et nous n'avions que des billets de 1000 ou 500 pesos. Or, on nous a souvent refusé notre paiement. En fait, les gens n'avaient tout simplement pas assez de monnaie pour nous faire l'appoint. Donc lorsque nous avons voulu acheter deux bouteilles d'eau le premier soir dans une boutique du petit village où nous étions, le vendeur n'a pas pu nous les vendre quand nous avons présenté un billet de 500 pesos (environ 9 euros). On a réussi à récupérer des plus petites coupures par la suite, mais à chaque fois que nous tendions un gros billet, le tricycle ou la jeepney refusait systématiquement. C'est pour dire le coût de la vie !

 

- une notion du temps un peu aléatoire : il est parfois difficile d'obtenir une information précise lorsqu'il s'agit d'horaires. Selon les différentes personnes interrogées, les temps d'attente variaient pas mal. Pas évident pour planifier...

Autre exemple : le premier jour, nous avons atterri au terminal 2 de l'aéroport de Manille. Nous devions prendre un autre avion pour rejoindre l'île de Palawan. Bêtement, nous pensions que les terminaux se touchaient (ok, c'est vrai, nous n'avions pas lu notre guide sur ce sujet); or nous avons appris qu'il fallait prendre un bus ou un taxi pour aller au terminal 3. Nous avons opté pour le bus. Lorsqu'il est arrivé, nous avons demandé au chauffeur combien de temps il fallait pour rejoindre le terminal 3 car nous avions peu de temps entre les deux vols. Il nous a répondu : "15 minutes". Cela nous convenait, nous sommes montés à bord.

Premier arrêt : terminal 1. Déjà 10 minutes de passées. Un étranger monte et demande si le terminal 3 est loin : "15 minutes" lui répond le chauffeur. Oh oh. Second arrêt : terminal 4 et une vingtaine de minutes que nous roulons. Un autre étranger demande à nouveau quand nous allons arriver au terminal 3. "10 minutes, 15 minutes", lui répond le chauffeur exaspéré. Je lève les yeux au ciel : tout est à 15 minutes ! Le passager se rue vers la porte : son vol est dans moins de 5 minutes ! Finalement, nous atteignons le terminal 3. Il nous a fallu une trentaine de minutes. L'enregistrement des bagages pour notre vol se termine dans moins de 5 minutes. Nous courons et parvenons à temps au comptoir. Nos premiers pas sur le sol philippin ont été mouvementés. A la décharge du chauffeur, il faut préciser que les terminaux sont éloignés et qu'il faut passer par la ville. Or, Manille connaît des embouteillages monstrueux la plupart du temps. Dans ces conditions, évidemment, il est difficile de donner une heure précise.

Il n'empêche que le respect de l'heure n'est pas la première qualité des Philippines. Nous avons pris 3 fois l'avion, ils n'ont jamais décollé à l'heure. De même, il nous est arrivé de partir plus tôt que prévu ! Une fois, une jeepney prévue à 11 heures est partie dès 10h30. Une autre fois, le chauffeur nous dit que le bus part à 14 heures, or il démarre à 13h40 (heureusement, nous étions déjà installés dedans)... 

 

- la climatisation excessive de certains bus

 

J'ai l'air de critiquer plus que d'encenser les Philippines, mais ce n'est absolument pas le cas. Je me contente ici d'évoquer des faits très généraux. Le reste du voyage - paysages, villages, habitants - a été excellent; et vous le verrez dans les prochains articles.

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 08:20

A l'occasion de la fête du printemps en Chine où l'on entre dans l'année du Serpent, mon copain et moi avons décidé d'échapper à la foule sur le continent et de nous envoler pour une destination assez proche : les Philippines.


http://cirebon.mariemont.museum/Upload_Mariemont/CarteAsie4Gd.gifPour être honnête, ni lui ni moi n'avions de connaissances sur le pays et notre choix a été guidé par une unique raison : Manille est à deux heures  de vol de Hong-Kong. Pour nous, c'est donc la porte à côté. En plus, pas de visa. Idéal !


Avant de partir, tous les collègues japonais de mon copain lui ont dit qu'il était fou de partir là-bas car les Philippines ont une assez mauvaise réputation au Japon (surtout Manille) et dans son guide, il est vrai que l'on peut lire des pages et des pages de recommandations et de mises en garde. Il faut dire que des touristes japonais sont régulièrement assassinés; ce qui fait les gros titres dans la presse japonaise.

 

 

 

 

 

 

 

Dans mon Lonely Planet, par contre, il était simplement écrit que la mauvaise réputation des Philippines était excessive et qu'il faut juste prendre les précautions d'usage lorsqu'on voyage à l'étranger. Mon guide ajoutait qu'il faut quand même faire attention à la gentillesse de certains habitants qui vous inviteraient ou vous paieraient à boire ou à manger car, souvent, il s'agit d'une manoeuvre pour vous droguer et voler vos affaires. 


Cela ne nous a pas empêchés de partir et je ne le regrette pas !


Les Philippines sont un pays très particulier en Asie pour deux raisons spécifiques à mon avis : l'anglais et le catholicisme.


D'abord, j'ai trouvé que c'était l'un des pays asiatique où il est le plus facile de voyager : tout est écrit avec notre alphabet et tout le monde parle et comprend l'anglais qui est l'une des deux langues officielles.


D'autre part, on voit des églises dans tous les villages alors qu'on se trouve en pleine Asie du Sud-Est.

Ces deux anomalies sont liées à la présence très - trop - longue des colons espagnols puis américains.

Reprenons au début.


Il était une fois un pays où les Négritos (peuple autochtone original) et des tribus d'autres origines vivaient tranquillement sur plusieurs milliers d'îles. Plusieurs vagues d'immigrants venus d'Indonésie, de Malaisie, puis plus tard en raison de l'intensification des échanges commerciaux, chinois, arabes et indiens, s'y sont également installé. 

Mais voilà que les occidentaux se sont mis en tête de conquérir le monde et que Magellan a posé le pied pour la première fois aux Philippines en 1521. Il a décrété que ces îles appartenaient à l'Espagne et a converti tout le monde au christianisme. Un chef d'une tribu a réussi à lui tenir tête et lors d'une bataille Magellan s'est trouvé mortellement blessé et est mort. 


L'Espagne pour asseoir sa position dans la région a envoyé une autre expédition et c'est Villalobos qui a nommé cet archipel "Felipinas" du nom de l'héritier au trône espagnol, Philippe (furtur Philippe II, fils de Charles Quint). 

Forcément, les Philippins n'étaient pas ravis et des rébellions ont éclaté surtout vers la fin du 19ème siècle. C'est un peu compliqué donc je passe les détails mais, bref, en pleine révolution philippine, l'Espagne et les Etats-Unis se sont disputés au sujet de Cuba. Les Etats-Unis ont voulu racheter l'île, les Espagnols ont refusé et ont déclaré la guerre. En 1898, fin de la guerre, les Etats-Unis ont racheté plusieurs territoires espagnols dont les Philippines. 

Pendant ce temps-là, un Philippin a déclaré l'indépendance du pays. Sauf que l'archipel était passé aux mains des Américains. Ceux-ci ont alors débattu sur ce qu'il fallait en faire et ont finalement décidé de "civiliser" le pays. Colère des habitants, révoltes, batailles contre les troupes américaines et beaucoup de morts - surtout Philippins - avant que les Etats-Unis ne prennent définitivement le contrôle des îles en 1902. Ils ont promis cependant d'accorder ultérieurement l'indépendance aux Philippins. 


En 1941, la guerre a éclaté entre le Japon et les Etats-Unis. Les Philippins ont encore une fois été mêlés à un conflit qui ne les concernait pas et qui pourtant a causé des milliers de victimes dans leurs rangs. En 1946, le pays est enfin devenu indépendant.


La suite est compliquée malheureusement. Marcos, Aquino, les bases américaines, la corruption, le terrorisme... le pays a connu et connaît encore de gros problèmes. 


Ce que je voulais surtout souligner, c'est que l'histoire avec la colonisation occidentale a profondément changé et marqué la culture, la langue, la religion et les coutumes aux Philippines. Il me semble qu'il est très difficile d'établir l'identité de ce pays. L'archipel a été occupé pendant si longtemps qu'on ne trouve que peu de traces du passé pré-hispanique. Et c'est bien dommage. Certes, pour nous touristes, c'est exotique de voir des églises catholiques au milieu des palmiers, mais qui étaient les Philippins ? Quelles étaient leurs croyances ? Comment vivaient-ils ? Aujourd'hui, on ne peut le savoir que si on va dans un musée. Ou peut-être certaines tribus un peu à l'écart conservent-elles encore leur culture ? 


Notre voyage de 8 jours s'est finalement articulé autour des sites inscrits au patrimoine de l'Unesco.


Nous avons commencé avec trois jours de "resort-snorkeling-plage-rivière souterraine" sur l'île de Palawan; puis nous avons repris l'avion pour regagner l'île principale de Luzon où nous avons exploré (euh... brièvement) le nord : églises baroques, villages aux maisons coloniales, cercueils suspendus et rizières en terrasses. Dernière journée à Manille.

Je ne vais pas forcément tout raconter dans l'ordre chronologique.

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 10:54

Le trajet en train entre Himeji et Kinosaki est très agréable car on est toujours entouré de montagnes et on passe près de petits villages.

 

 

Au fur et à mesure que nous approchions de Kinosaki, le temps s'assombrissait et le paysage se couvrait d'un épais manteau blanc.

 

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D'après la légende, Kinosaki aurait été fondée au 8ème siècle par un saint bouddhiste. Elle a accueilli plusieurs écrivains depuis le 18ème siècle et abrite aujourd'hui un musée de la littérature. Mais, elle est surtout connue pour ses "onsen".

 

En hiver, une zone de haute pression se développe sur la Sibérie et rencontre une zone de basse pression venant du nord de l'océan Pacifique. Il en résulte d'importantes chutes de neige sur la côte ouest du Japon.

 

Kinosaki n'échappe pas à ce phénomène.

 

Lorsque nous sommes arrivés, il neigeotait doucement. La rue principale était dégagée pour permettre la circulation des véhicules, mais pour les piétons, ce n'était pas évident : le trottoir n'avait pas été déblayé, il fallait donc naviguer entre les monceaux de neige empliée et les éclaboussures des voitures.

 

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J'ai fait une découverte intéressante en marchant dans les rues de Kinosaki. Intéressante mais vraiment pas pratique pour les piétons encore une fois !  Les eaux de sources thermales sont utilisées au Japon pour faire fondre la neige dans les régions à fort enneigement. A Kinosaki, un système permet à un liquide spécial chauffé par l'énergie géothermique de s'écouler sur la route et de faire fondre la neige.

 

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La personne qui marche d'un pas précautionneux, c'est moi... Cette démarche inélégante est moins due à la peur de glisser qu'aux tentatives d'échapper aux jets de ce liquide et d'éviter de me mouiller les pieds (peine perdue au final...)

 

Sur les rives de l'Otani-gawa, ponctuée de jolis ponts, s'alignent de nombreux établissements thermaux et auberges traditionnelles ("ryôkan").

 

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Alors que la neige se mettait à tomber plus intensémment, nous avons rejoint notre ryôkan. C'est une auberge moderne et très élégante. La décoration intérieure paraît simple mais tout est dans les détails très raffinés. En plus, seuls des matériaux naturels ont été utilisés (parquets en bois, tatami sur le sol dans les chambres, murs en terre, bambous...).

 

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Dans notre ryôkan, il y avait également 3 bains privés. C'est-à-dire qu'ils étaient utilisés par tout le monde, mais pas en même temps. Il suffisait simplement de réserver auprès de l'accueil et de préciser l'heure à laquelle nous souhaitions prendre notre bain. En général, lorsqu'il s'agit de bains privés, on a le droit à une heure maximum pour que tout le monde ait la possibilité d'y aller.

 

 

Nous en avons essayé deux : l'un des bains avait un sol recouvert de tatami (je n'avais encore jamais vu cela), l'autre était situé à l'extérieur (mais à l'abri de tout regard évidemment). C'était assez génial, en fait. Le froid était mordant, la neige avait recouvert toute la ville et, pourtant, nous prenions notre bain dehors. Les Japonais apprécient ce contraste : la chaleur réconfortante du bain et le froid qui gèle tout. Quand je suis sortie, j'avais presque des stalactites dans les cheveux quand même (ceux qui étaient mouillés et étaient restés au contact du froid) !

 

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Qui dit ryôkan, dit cuisine de haute qualité. Nous nous sommes régalés de fruits de mer et, notamment, de crabe. C'est la spécialité de Kinosaki, la meilleure saison étant en hiver. Crabe à décortiquer, crabe bouilli, crabe mijoté, "kani miso" (les organes internes du crabe mélangés avec du "miso", pâte de soja fermenté - expliqué ainsi, on peut avoir des doutes, mais c'est délicieux; j'en ai été la première surprise !)... nous avons tout goûté ! C'était un régal, mais pour être honnête, trop de crabe, tue le crabe...

 

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Selon la légende,  les cigognes venaient se baigner dans les sources de Kinosaki pour soigner leurs blessures. Plus tard, des bains publics ont été construits pour profiter des bienfaits de ces eaux. Et depuis, Kinosaki est une destination très appréciée par les Japonais pour ses bains.

 

Notre ryôkan nous a fourni un pass nous permettant d'accéder gratuitement aux sept onsen de la ville ("Soto-yu"). Nous ne les avons pas tous testés !

 

 

Nous sommes allés dans deux d'entre eux : le Ichi-no-yu et le Gosho-no-yu.

 

Le Ichi-no-yu (numéro 1) était le plus grand bain public de la côte ouest du Japon avant la construction du Satono-yu, également à Kinosaki. Son nom a été donné par un spécialiste de l'époque d'Edo qui a déclaré que c'était la meilleure source thermale du Japon.


Le Gosho-no-yu est intéressant pour son bain ainsi que son architecture calquée sur celle de l'ancien Palais Impérial de Kyôto et  ses décorations dans l'entrée. Il paraît même qu'en 1267 la soeur de l'empereur Go-Horikawa serait venue s'y baigner.

 

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Nous sommes allés à l'Ichi-no-yu, le premier soir. Le lendemain matin, mon copain m'a fait lever aux aurores - à savoir 6 heures du matin - car il voulait absolument que nous soyons les premiers à entrer dans le Gosho-no-yu qui ouvre ses portes à 7 heures.


http://www.hyogo-tourism.jp/english/special/images/hotsprings/photo_6.jpgIl était persuadé qu'il y aurait foule - il avait lu cette information sur internet - pour obtenir le "ticket d'entrée numéro 1". C'est simplement un souvenir. L'homme et la femme arrivés les premiers à l'ouverture du bâtiment reçoivent chacun une plaquette en bois sur laquelle sont marqués : Gosho-no-yu, la date et dit que l'on est le premier (ou la première).

 

 

 

 

 

 

 

J'étais persuadée que les 3 mètres de neige décourageraient les quelques téméraires qui auraient eu la même idée que nous, et j'avais raison car nous avons attendu gelés et seuls pendant une bonne demi-heure. Vers 6h50, un homme est arrivé, visiblement déçu de voir que mon copain était devant lui. A 7h, mon copain et moi avons reçu chaque notre petite plaquette. Puis, après cette longue attente dans le noir et le froid glacial, nous avons enfin pu nous réchauffer dans un bon bain.

 

Mis à part les bains publics, vous pouvez profiter des "ashiyu" (bains pour les pieds) ou boire de l'eau aux fontaines publiques.

 

Vous allez me dire que prendre tant de bains, c'est fou ! Mais, c'est très appréciable lorsqu'il fait si froid. Après avoir parcouru la ville dans le froid et la neige, il n'y a rien de meilleur que de plonger dans un bain brûlant. Puis, on ressort, on se refroidit, on va dans un autre bain. C'est une des façons dont les Japonais aiment passer l'hiver le week-end.

 

Dernier jour et dernière balade à Kinosaki entre accalmies et chutes de neige intenses.

 

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Dernier bain de pieds avant de monter dans le train qui nous ramènera à Himeji d'où nous reprendrons la voiture pour rejoindre Nagoya.

 

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Au revoir, joli Japon. L'hiver n'est peut-être pas la meilleure période pour y aller, mais le Japon a du charme à toutes les saisons ! Et les onsen sous la neige, c'est une facette du Japon, sans aucun doute. J'ai tout adoré pendant ce petit voyage, mais Kinosaki est probablement mon meilleur souvenir, peut-être parce que j'y ai expérimenté un Japon que je ne connaissais pas encore...

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 06:46

Après Matsuyama, notre intention était de retourner sur l'île de Honshû puis de rejoindre la côte de la Mer du Japon. Mais l'ouest du Japon connaît de fortes chutes de neige en hiver, habituellement. Après avoir vérifié les prévisions météorologiques, nous avons décidé d'aller aussi loin que possible, de laisser notre voiture et de prendre le train.

 

Nous avons donc quitté Matsuyama et traversé la Mer Intérieure par l'autoroute Shimanami Kaidô. Elle fait 60 kilomètres et traverse 6 îles. Plusieurs ponts permettent de passer d'une île à une autre. En chemin, on peut également admirer les beaux paysages de la Mer Intérieure et les petits ports sur les îles.

 

Map of the Cycling Road

 

 

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Ce qui est particulier, c'est qu'il est possible de faire le même parcours en vélo. En effet, une piste cyclable a été spécialement aménagée pour les amateurs de bicyclette. Elle a été construite un peu à l'écart de l'autoroute et de façon à éviter les pentes trop fortes; le chemin peut donc être facilement parcouru en une journée. D'autant plus que le système de location est bien fait et permet de louer le vélo à un endroit et de le laisser dans n'importe quelle autre boutique le long de la route.

 

 

Nous avons atteint Himeji en début de soirée. La circulation était lente car des flocons de neige rendaient l'autoroute un peu dangereuse. Il nous a semblé que c'était le lieu parfait pour nous arrêter et laisser notre voiture car, de Himeji, nous pouvions trouver facilement un train pour notre dernière destination.

 

 

Mon copain et moi connaissions déjà Himeji qui possède le plus beau et célèbre château du Japon.

 

Construit au 14e siècle puis reconstruit au 17e siècle, le château de Himeji est non seulement splendide, mais aussi un rare exemple de château d'origine au Japon. C'est à ce titre qu'il a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco. L'ensemble composé du donjon principal à cinq niveaux et de trois donjons plus petits présente une ligne magnifique et s'apprécie tant d'un point de vue esthétique que d'un point de vue architectural. On le surnomme d'ailleurs le "Héron Blanc" car il en a l'apparence et, à coup sûr, la beauté.

 

Alors que nous arrivions au centre-ville, mon copain qui avait les yeux fixés sur la route puisqu'il conduisait  m'a demandé  si je voyais le château. Nous devions être proches, mais rien. Et pourtant, nous étions sûrs qu'il était là, devant. Diable, où était-il ? J'insistais et affirmais que je ne voyais rien. Et soudain, le choc : une sorte d'énorme boîte est apparue devant mes yeux ahuris. "Le château a disparu", ai-je crié abasourdie.

 

Le lendemain, nous avons eu le fin mot de l'histoire.

 

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Le château est en rénovation depuis 2010. Les travaux devraient durer jusqu'en 2015. L'espèce de boîte dans lequel il est enfermé est, en fait, un immense échaffaudage caché par cette image. Les visiteurs peuvent se rendre au château et observer les travaux depuis le dernier étage. Le jardin et les autres parties restent accessibles aux touristes.

 

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Même si nous n'avions pas inclu Himeji dans notre plan initial, nous aurions bien aimé revoir le château dans toute sa splendeur...

 

L'après-midi, nous sommes allés à la gare pour prendre un train qui devait nous mener dans une petite ville reculée, enfouie sous des mètres de neige...

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 08:03

Après deux ou trois heures d'autoroute dont une partie longeait la côte, nous sommes arrivés à Matsuyama (en haut à gauche sur la carte).

 

http://japaneseguesthouses.com/maps/images/shikoku_map.gif

 

C'est la plus grande ville de l'île avec un peu plus de 500 000 habitants.

 

Elle est importante sur le plan culturel avec le Dogo onsen, une source thermale utilisée depuis très longtemps. Elle possède également un très beau château. Enfin, c'est une ville très connue au niveau littéraire puisque un grand romancier et un des plus célèbres auteurs de "haiku" (une forme de poèmes) y ont résidé.

 

Mais d'abord, je voudrais évoquer un autre sujet spécifique à l'île de Shikoku.

 

Nous avons commencé notre visite de Matsuyama par le temple Ishite. C'est le temple n°51 dans le pélerinage des 88 temples de Shikoku.

 

De quoi s'agit-il ?

 

Le pélerinage de Shikoku suit les traces de Kôbô Daishi, un moine, fondateur d'une des écoles bouddhiques du Japon - l'école Shingon - qui aurait effectué ce voyage (légendaire ?) il y a quelques 1200 ans. Mais les croyants de toutes tendances peuvent le faire.

 

Ce pélerinage comprend 88 temples et il fait 1200 km. Il s'achève souvent au Mont Kôya (sur l'île principale, celle de Honshû) où Kôbô Daishi a terminé sa vie. Il faut entre un et deux mois pour terminer ce pélerinage si l'on est à pied. Cependant, de plus en plus de pélerins se contentent des temples principaux et font le reste du trajet en bus, en vélo ou en voiture. Il n'est pas nécessaire de suivre l'ordre des temples.

 

Les pélerins sont reconnaissables à leurs vêtements blancs, à leur chapeau conique et à leur bâton; malheureusement, nous n'en avons pas vu (cela dit, en hiver, je doute qu'il y en ait beaucoup qui tentent l'aventure).

 

A l'entrée du temple, plusieurs symboles nous rappellent qu'il s'agit bien d'un lieu sacré où passent des pélerins, notamment une paire de sandales en paille dans la porte Niô-mon qui date de 1318.

 

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Un peu plus loin dans l'enceinte du temple, nous sommes tombés sur des marches qui s'enfonçaient dans la montagne et cette pancarte : (à droite, à côté du bonhomme), c'est le nom du 52ème temple le "Taisan-ji" à 10,5 km et le mot à gauche "henro dô" indique le chemin ("dô") à suivre pour les pélerins ("henro"). Vous allez me dire que même sans traduction, vous vous en doutiez...


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Après la visite du temple, nous sommes allés déposer nos affaires dans notre "minshuku" (chambre d'hôte) située pas très loin du temple et, encore mieux, à une minute d'un des sites phares de la ville : le Dogo Onsen.

 

Mon copain a choisi cette pension pour une seule raison : l'eau utilisée pour le "furo" (bain) est la même que celle du Dogo Onsen. Bon, je suis encore novice par rapport à tout ce qui est culture du bain au Japon et je ne suis pas si attachée que ça à ce genre de détails; mais, pour mon copain, cela semblait être le comble du bonheur. Sur la façade de la pension, il y avait d'ailleurs une pancarte précisant cette information (photo à  droite).

 

 

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C'était une toute petite pension avec seulement quelques chambres et nous étions les seuls clients ce jour-là. Parfait, le bain n'était rien que pour nous !

 

Après le bain, le repas (beaucoup de poissons : en sashimi (cru), grillés, ...).

 

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Avant le dîner, toutefois, nous avons fait un tour dans le quartier.

 

Comme toujours au Japon, le moderne et l'ancien se mélangent. Le splendide Dogo Onsen se trouve coincé entre une rue et des immeubles assez hideux. Cela dit, si vous faites abstraction des alentours, vous ne pouvez qu'être émerveillés par l'édifice.

 

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Comme je l'ai déjà précisé, le Dogo onsen est l'une des plus anciennes et des plus célèbres sources thermales du Japon. Le bâtiment actuel du bain public est en bois sur trois niveaux construit en 1894. L'intérieur est un incroyable labyrinthe de couloirs, de petites pièces aux portes coulissantes, d'escaliers raides. De l'extérieur, on ne peut pas imaginer.

 

Il existe 4 sortes de prix.

Le rez-de-chaussée donne accès au bain public (hommes et femmes séparés), c'est le "kami no yu" (bain des dieux) à 400 yen (3,30 €) l'entrée

L'étage suivant permet d'accéder à d'autres bains (toujours séparés), plus petits et plus élégants, c'est le "tama no yu" (bain des esprits) avec quelques services en plus : prêt de "yukata" (sorte de kimono léger), on nous offre également des petits gâteaux et du thé

Si vous payez un peu plus, vous pouvez visiter l'ancienne partie réservée à la famille impériale, qui avait évidemment son propre bain.

Le dernier prix vous permet d'obtenir toutes ces options ainsi que le droit de vous reposer dans une des pièces privées en tatami du troisième étage.

 

Mon copain et moi avons testé le bain public basique (dans des pièces séparés puisque hommes et femmes ne partagent pas le même bain) le premier soir et la troisième option le lendemain matin.

 

C'est vrai que le rez-de-chaussée est très fréquenté. On oublie assez facilement la nudité (euh...en théorie) car personne ne fait attention à vous et grâce à la vapeur très dense. Il y avait beaucoup de vieilles femmes le soir où j'y étais. C'était un spectacle assez fascinant. En effet, beaucoup d'entre elles faisaient en fait de véritables ablutions. Elles s'aspergeaient d'eau sur plusieurs parties du corps comme s'il s'agissait d'un rituel. J'en ai même vu boire l'eau qui sortait de la fontaine (déjà que j'ai du mal à y plonger un orteil tellement elle est chaude, je me demande comment elles font pour en avaler ne serait-ce qu'une goutte !).

 

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(c'est le bain des hommes, seule photo que j'ai pu trouver sur internet)

 

Le lendemain matin, il n'y avait qu'une femme dans le bain au deuxième étage lorsque j'y suis allée; donc c'est un peu plus cher mais un peu plus tranquille (disons plus facile pour la gestion de la nudité qui continue à me gêner quand même).

En plus, comme je suis une occidentale, j'ai toujours peur que les Japonaises craignent que je ne connaisse pas les règles du onsen; du coup, je passe toujours beaucoup plus de temps qu'elles à me laver pour leur montrer (même si elles ne me regardent pas, en fait) que je suis bien propre avant de plonger dans le bain.

Encore une chose qui m'embarrasse, dès que je sors du bain, je suis rouge comme une écrevisse (je vous assure que l'eau est bouillante !) alors que les Japonaises gardent leur teint frais...

 

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Sur les deux photos ci-dessous, voici la partie qui était réservée à la famille impériale (on l'a vue de l'intérieur mais interdiction de prendre des photos : en réalité, c'est bien dans l'esprit japonais - dépouillement et simplicité; cela ressemblait à des pièces normales à peine un peu plus luxueuses). La famille impériale avait quand même sa propre entrée (photo à gauche) et un petit jardin (photo à droite).

 

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Le Dogo Onsen, la nuit tombée.

 

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Le lendemain, après notre bain au Dogo Onsen et notre petit-déjeuner, nous nous sommes rendus au musée consacré au poète Masaoka Shiki (1867-1902), qui est né et a vécu à Matsuyama. Il a passé sa vie à moderniser les anciennes formes de poésie japonaise. C'est à lui que l'on doit les "haïku" tels que nous les connaissons aujourd'hui - tercet de trois vers de 5,7 et 5 syllabes.

On dit d'ailleurs qu'il est "le père du haïku moderne". 

 

 

L'autre écrivain important de la ville est Natsume Sôseki (1887-1916), romancier et ami de Shiki. Il est surtout connu pour son roman "Botchan" qui se passe à Matsuyama. Dans cette histoire, on suit la vie d'un jeune professeur qui arrive à Matsuyama à une époque où le Japon connaît de profondes réformes.

 

Copy-of-P1020966.JPGLa ville célèbre le roman de différentes façons en ayant conservé, par exemple, l'ancienne gare de cette époque. Un petit train - ou plutôt un wagon -, le "Botchan", est en service et permet de se rendre dans le centre-ville.

 

Près de la gare, on peut voir aussi une horloge qui met en scène toutes les heures le roman "Botchan" avec de petits personnages mécaniques.

 

Vous pouvez également goûter aux sucreries, les "Botchan Dango".

 

Comme vous le voyez, tout une activité touristique s'est développée sur ce thème.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernière visite à Matsuyama : son château.

 

Jolie promenade car le château, achevé en 1627,  a été édifié sur une colline de 132 mètres. C'est l'un des rares châteaux japonais a avoir été préservé dans son état d'origine bien que certaines parties aient été reconstruites au 19ème siècle.

 

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Ce château appartenait au clan Matsudaira (dont j'ai parlé dans mon article sur Takamatsu) et il l'est resté jusqu'à la fin de l'époque d'Edo.

 

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Le donjon de trois étages a été bâti en 1820 après que le précédent de cinq étages a été détruit par la foudre. 

 

 

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Du donjon, on peut jouir d'une vue panoramique sur la ville et la Mer Intérieure.

 

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Ce château est un bel exemple de l'architecture féodale du Japon. Et c'est vraiment une belle promenade pour y accéder si vous choisissez d'y monter à pied. Les remparts sont impressionnants, on traverse plusieurs cours et portes avant d'accéder à la partie principale qui permet d'avoir un bel aperçu sur les alentours.

 

J'ai adoré Matsuyama : j'avais lu "Botchan" il y a longtemps, mais cela m'a donné envie de le relire; j'ai beaucoup aimé le château et, enfin, le Dogo Onsen est magnifique. Bon, évidemment, si vous êtes réticents à l'idée de pénétrer dans un bain public, vous manquerez l'intérieur qui vaut le coup d'oeil.

 

J'ai l'impression d'être un disque rayé à dire tout le temps "j'adore", mais sincèrement, je trouve tout très beau, très bon et très intéressant ! Et le meilleur reste à venir ! Quel teaser...

 

Oh, et j'ai oublié une chose !

 

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Comme quoi, même au bout du monde, on est rattrapé par son passé...lol

 

 

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