J'ai donc quitté Vientiane non sans rencontrer un certain nombre de problèmes. Le bus "VIP" (c'est-à-dire "rapide", enfin... pour le Laos), à couchettes et qui devait partir à 19h ne s'est pas révélé être exactement celui que j'attendais. C'était un peu comme lorsque le carosse de Cendrillon se transforme en citrouille. Je me suis donc retrouvée dans un bus normal, sans couchettes et qui n'est parti qu'à 20h30-21h. Nous étions quelques étrangers perplexes étant dans le même bus mais chacun ayant à l'origine des billets avec des horaires et des prix différents ! Sauf que pour ceux qui avaient payé plus cher pour le bus VIP, comme moi donc, nous n'avons pas réussi à nous faire rembourser la différence. Nous n'avons jamais su pourquoi nous nous sommes tous retrouvés dans ce bus. Peut-être pas assez de passagers pour le VIP ?
Quoiqu'il en soit, après l'une des nuits les plus pénibles de tous les voyages de nuit que j'ai pu faire, j'ai fini par atteindre Luang Prabang à l'aube. En fait, pour une fois, l'heure était parfaite parce que le lever du jour est un moment très particulier dans cette ville.
En effet, vers 6h30-7h, tous les matins, des dizaines et dizaines de moines dans leur robe safran sortent défilent en cortège dans les rues pour recevoir l'aumône offerte par les fidèles. C'est un spectacle réellement étonnant. Selon l'usage, les habitants donnent une boulette de riz gluant, ou des fruits, aux moines avant que ceux-ci regagnent leur monastère respectif. Le guide du routard nous met en garde en expliquant que trop de touristes gênent les moines avec leur appareil photo et se croient à Hollywood alors qu'il s'agit bien d'un rituel religieux. J'ai quand même pris deux ou trois photos.
En tout cas, c'est le genre de scène qu'il n'est pas donné de voir partout !
Après avoir trouvé un petit hôtel (une chambre minuscule au fond d'une cour) et posé mon sac, j'ai commencé à me balader pour me familiariser avec cette ville inscrite à l'Unesco.
J'ai commencé en traversant une ruelle avec plein de vendeurs de légumes, condiments et autres produits que je ne connais pas.
Puis je suis arrivée à l'ancien palais royal, construit en 1904. C'est désormais un musée (pas de photos à l'intérieur) où l'on peut voir les pièces où a vécu la famille royale ainsi que divers objets et sculptures religieuses.
Ensuite, j'ai simplement flâné dans les rues et ruelles.
Selon la description de l'Unesco, Luang Prabang reflète "la fusion exceptionnelle de l'architecture traditionnelle et des structures urbaines conçues par les autorités coloniales européennes aux XIXe et XXe siècles". Les édifices coloniaux sont très élégants (transformés souvent en hôtel ou restaurant).
C'est une ville qui compte d'innombrables temples également dont notamment le très beau wat Xieng Thong. Construit en 1560, il a été placé sous la sauvegarde de la royauté depuis cette époque, d'où son bon état de conservation.
L'édifice principal est représentatif du style architectural de Luang Prabang (toit composé de plusieurs décrochements, étroitement imbriqués et qui tombe jusqu'à quelques mètres du sol).
Il possède également de forts jolis et riches bas-reliefs dorés sur fond noir qui décorent les portes et les murs.
La chapelle du bouddha couché ( "chapelle rouge") dans l'enceinte du temple est intéressante. C'est un élégant édifice orné de mosaïques de verre d'inspiration japonaise (je me demandais pourquoi je l'aimais bien aussi...) datant de 1957, construit à l'occasion du 2500ème anniversaire de bouddha.
Je ne vais pas évoquer tous les autres temples que j'ai vus sinon je ne m'en sortirai pas, mais c'est vrai que le wat Xient Thong est incontestablement l'un de ceux qui m'a le plus plu.
Je suis montée aussi sur le mont Phu si (petite colline de 100m) d'où la vue sur la ville est pas mal. Au sommet se trouve le That Chomsi, stupa de 20m de haut, construit au début du 19ème siècle, surmonté d'une flèche dorée que l'on aperçoit de loin.
Un des côtés de la ville est bordé par le Mekong (décidément, il n'a pas arrêté de me suivre celui-là !) que l'on voit ici sur la photo.
Les ruelles sont très agréables et permettent d'échapper aux boutiques et aux touristes et de retrouver l'architecture traditionnelle des habitations.
Luang Prabang n'est pas très étendue et après une bonne journée, j'avais fait le tour du centre-ville. C'est pourquoi le lendemain, j'ai décidé de sortir de la ville et de faire les excursions proposées un peu partout. Je regrette un peu cette décision car je me suis plutôt ennuyée pendant cette journée.
D'abord, la matinée, excursion sur le Mekong, pour aller voir les grottes de Pak Ou. Il s'agit de plusieurs grottes sacrées, bouddhiques, situées dans une falaise en aplomb du Mekong. Il faisait assez froid et en plus, nous étions en plein courants d'air puisque le bateau était ouvert à tous les vents et fonçait sur l'eau. A l'arrivée... Euh, c'est tout ? Les grottes ne sont pas éclairées, les touristes se marchent sur les pieds car il n'y a pas beaucoup d'espace et en fin de compte, on ne voit rien. Bouh... c'était nul !
L'après-midi, excursion très populaire également, c'est la cascade de Tat Kuang Si. Bon, c'est une cascade, quoi... Non, j'exagère. En fait, l'endroit est plutôt agréable. En chemin pour voir la cascade, on tombe sur plusieurs piscines naturelles dont les eaux ont de jolies couleurs turquoises.
J'ai fini la journée en m'offrant un spectacle de danse traditionnelle. C'était un peu court pour le prix mais c'est toujours sympa à voir et puis on a quelques explications pour comprendre le thème.
Alors, Luang Prabang ? C'est sans aucun doute l'un des sites les plus beaux du Laos et qui mérite le détour ; et en conséquence, l'un des plus touristiques. C'est une ville élégante, bien conservée, propre... et artificielle. C'est toujours un peu le problème avec ces sortes de villes-musées où l'on voit plus de touristes que d'habitants. On ne peut pas ne pas aimer mais je ne suis pas non plus d'un enthousiasme débordant. J'ai un peu de mal à comprendre les gens qui y restent une semaine. Le problème, c'est que l'on ne sait pas où on se trouve... Entre les bâtiments coloniaux, les touristes, les restaurants occidentaux, les pâtisseries, les crêpes, les gaufres au chocolat.....on se demande si on est bien au Laos. Il y a certes les moines, les temples et les vendeurs de souvenirs traditionnels; mais ça devient une sorte d'arrière-plan folklorique. Les touristes peuvent donc se sentir comme chez eux avec une petite touche d'exotisme. Donc, Luang Prabang, c'était une jolie ville, mais j'étais contente de poursuivre mon voyage.