J'ai quitté Kratie le 10 février pour Banlung, la capitale du Ratanakiri, la province au nord-est du Cambodge. Le tourisme commence à s'y développer mais on est bien loin des foules de Siem Reap ! C'est un coin vraiment perdu.
Le trajet pour rejoindre Banlung est déjà toute une aventure. Je me suis retrouvée dans un mini-van, coincée entre trois autres étrangers au fond. Je ne sais pas comment c'est possible, mais à un moment donné, nous étions quand même 22 dans un véhicule fait pour ... euh....12-15 personnes ? Sans parler des bagages sous les pieds, sur les genoux, à l'arrière,...
La moitié du trajet se fait sur une bonne route; puis lorsque l'on bifurque à droite vers Banlung, soudain plus de bitume : la route est recouverte d'une épaisse couche de terre ocre qui vole et recouvre la végétation autour sur plusieurs mètres. C'est un paysage assez surréaliste.
Puis, à l'entrée de Banlung, on retrouve quelques routes goudronnées mais la poussière rouge vole toujours jusqu'ici et toute la ville est recouverte d'une pellicule ocre.
Banlung est déconcertante : c'est une petite ville mais elle possède quelques larges rues avenues. Vides. Seules quelques motos y circulent. On y voit aussi quelques restaurants, hôtels et agences avec des panneaux en anglais, preuves que le tourisme se développe. Mais, en-dehors de cela, rien, juste un petit marché assez sale. Je n'ai pas vraiment aimé la ville; j'ai trouvé l'ambiance un peu tristounette.
Comme nous sommes arrivés à Banlung en plein milieu de l'après-midi, je suis restée dans les environs proches pour finir la journée. Je me suis rendue d'abord au lac volcanique Yeak Leom. C'est un lac, quoi. Les Cambodgiens aiment venir s'y baigner; les touristes aussi. Mais, à part la baignade, il n'y a pas vraiment d'intérêt.
Ensuite, je suis allée voir deux cascades. D'abord, celle de Ka Chang, simple, et celle de Cha-ong, derrière laquelle on peut passer.
Sur le chemin du retour, on s'aperçoit que les environs de Banlung sont loin d'être développés et assez pauvres.
Les touristes viennent souvent à Banlung pour faire des treks, cependant, vu mon programme, j'ai décidé de ne passer qu'une journée dans les environs. Le 11, j'ai loué une moto et les services d'un chauffeur-guide (assez décevant, il a passé son temps à s'arrêter pour papoter avec ses amis dans les villages, mais il était beaucoup moins bavard quand il s'agissait de me fournir des explications) pour aller voir quelques villages ethniques. En outre, des désordres intestinaux (pour dire les choses de façon la moins inélégante possible...) ont plus que troublé ma journée.
On s'est arrêté dans quelques villages mais ils n'avaient rien de différents de ceux que j'avais déjà vus. J'ai l'impression que mon guide a choisi les villages où il avait ses "potes" plutôt queceux qui correspondaient à ce qu'il m'avait vendu. Enfin...
Le moment le plus intéressant de la journée fut le cimetière animiste de la minorité Jaraï où m'a conduite le guide. Le cimetière se trouve à l'écart du village dans la forêt. Ce qui est très particulier, c'est que les morts sont enterrés sous des sortes de huttes très simples en bois et ornées de statues sculptées dans le bois également qui représentent le défunt et sa vie, ce qu'il a vu ou fait.
Vraiment pas en forme, j'ai demandé à écourter la balade et nous sommes rentrés assez tôt à Banlung. Je regrette un peu de ne pas avoir choisi avec plus de discernement mon guide mais, de toute façon, comme j'étais malade, cela n'aurait fait qu'aggraver mes regrets.