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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 15:28

Nous avons quitté à regrets nos belles rizières pour monter dans un bus glacial en direction de Manille.

 

Nous étions dans le bus à 18h30 mais ne sommes partis que vers 19h à cause d'un gros malin qui n'avait pas l'air du tout embarrassé d'avoir fait attendre tout le monde et ne s'est pas excusé le moins du monde. J'ai bien peur que ce ne fut un Français qui plus est... Le bus s'est arrêté à plusieurs reprises en début de soirée pour faire monter et descendre des passagers. Les strapontins de l'allée centrale étaient tous occupés. L'espace était très réduit et, en outre, la tête de l'homme qui occupait le strapontin à côté de moi n'arrêtait pas de dodeliner et de reposer contre mon bras. Super ! J'avais beau me coller à mon copain, la tête était toujours là. Pour le réveiller, je bougeais brusquement et, à moitié endormi, il se remettait droit avant de retrouver sa position initiale... Ce n'était pas très sympa de ma part car je sais bien que son siège était encore moins confortable que le mien, mais pourquoi diable sa tête penchait toujours de mon côté ? Heureusement, au cours de la nuit, il a disparu (descendu ? sur un autre siège ?). Tout cela sans compter le froid insidieux qui me glaçait de la tête aux pieds malgré ma polaire et deux écharpes ! J'avais lu que le trajet dans ce bus. était effectivement terrible  La légende n'en est pas une.

 

Vers 3 heures du matin, le bus s'est arrêté. Il pleuvait, le bus était garé sur le bord de la route, près d'une station essence. Groggy, je croyais que nous faisions juste une halte. Mais lorsque j'ai vu que le bus se vidait et que les passagers commençaient à récupérer leurs bagages, j'ai réveillé mon copain brusquement. Le bus était entouré par une horde de chauffeurs de taxis qui se bousculaient, nous entouraient, nous hélaient à voix forte. Soudain, toutes les mises en garde des dangers de Manille me sont revenus en mémoire, et je n'ai pas lâché mon sac des yeux pendant que mon copain récupérait nos bagages. Nous étions un peu perdus car nous ne nous attendions pas à arriver si tôt. On nous avait dit que ce serait plutôt vers 4-5h. Du coup, on a donné l'adresse de l'hôtel où nous devions dormir le soir même. Nous ne voyions pas trop quoi faire à 3 heures du matin dans une ville où il est paraît-il dangereux de circuler la nuit. Arrivés à l'hôtel, nous espérions pouvoir dormir quelques heures même en payant un peu. Hélas, l'hôtel était non seulement complet cette nuit-là, mais nous annonçait en plus que nous n'avions pas de chambre pour la nuit suivante, qu'il y avait eu des problèmes informatiques. Génial... On nous a proposé alors de nous trouver une chambre dans un autre hôtel de la même catégorie. Evidemment, l'hôtel en question n'avait rien à voir. Mais, nous étions tellement épuisés que n'importe quoi aurait fait l'affaire. Nous avons donc repris un taxi (payé par l'hôtel qui nous avait fait faux bond) pour rejoindre l'autre hôtel où nous avons  dormi jusqu'à 10 heures.

 

C'est vraiment difficile de dire si Manille est dangereuse ou pas. Notre hôtel était dans le quartier de Malate pas très loin du parc Rizal et du quartier Intramuros. Nous avons rejoint Intramuros à pied malgré les recommandations du portier qui nous a dit "Prenez un taxi, c'est plus sûr". Etait-ce vraiment un conseil gratuit ou n'aurait-il pas eu quelques bénéfices si nous avions pris un taxi ?

 

En apparence, Manille ressemble à n'importe quelle ville asiaitque : beaucoup de circulation, du bruit, des vendeurs à tous les coins de rues, toutes sortes d'engins et de moyens de transports un peu partout.... Cela dit, mon copain et moi avons quand même ressenti un certain malaise toute la journée. J'ai très peu sorti mon appareil photo car j'ai trouvé les regards pesants parfois. La misère est omniprésente.

 

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Nous avons observé pas mal d'hommes apparemment oisifs, beaucoup de gens qui dormaient par terre, et ces regards... peut-être totalement inoffensifs, mais je ne pouvais m'empêcher d'être suspicieuse. Lorsque nous déjeunions, j'ai remarqué dehors le manège d'une femme qui envoyait son enfant rôder près d'un couple de touristes japonais. Le fait qu'il y avait des gardes partout, des contrôles à l'entrée de beaucoup de magasins, que les sacs étaient fouillés, etc, n'aidaient pas non plus à se sentir détendu...

 

Nous avons traversé le parc Rizal, le plus célèbre et le plus grand de la ville. Il possède un jardin chinois et japonais (pas terribles) ainsi que plein de statues de héros nationaux. J'ai été déçue, le parc est sans charme et pas très bien entretenu.

 

Nous avons atteint le quartier Intramuros. Là encore, j'ai été déçue. Le quartier possède quelques vestiges coloniaux mais il a été en grande partie détruit pendant la guerre. Cela dit, si j'ai été déçue, c'est plutôt par l'atmosphère. Excepté autour de l'église San Augustin, le reste du quartier est extrêmement glauque et sale avec encore plus de gens louches et de regards dardants qu'ailleurs. Sérieusement, je n'avais qu'une envie : me cacher !

 

Intramuros a été fondé en 1571 et abritait des luxueuses demeures, des édifices gouvernementaux, des monastères, couvents et églises, des hôpitaux ainsi que des places pavées où se retrouvait la classe dirigeante espagnole. Ce lieu fortifié a été envahi a plusieurs reprises par des Chinois, des Britanniques, des Américains et des Japonais mais ce n'est qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors de la bataille de Manille, qu'il a été rasé. Il ne reste que les remparts (un parcours de golf en fait le tour de l'autre côté) et, surtout, l'église San Augustin, la plus vieille des Philippines, inscrite à l'Unesco.

 

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Voici quelques édifices que l'on peut voir dans Intramuros : la cathédrale de Manille (fermée à l'heure où nous sommes passés devant) et la Casa Manila, reconstitution d'une maison espagnole du 19ème siècle, bâtie par Imelda Marcos.

 

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Les lieux autour de la Casa Manila sont sympas et on a vraiment l'impression d'être en Espagne avec patios sur patios.

 

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Dans la rue de la Casa Manila, d'autres édifices de style colonial.

 

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L'église San Augustin de Manille (ci-dessous) fait partie du groupe des 4 églises baroques philippines inscrites à l'Unesco.

 

Elle a été édifiée entre 1587 et 1606. Elle a de la chance car elle a résisté aux 7 grands  tremblements de terre qu'a subi Manille. Toutefois, lors de celui de 1880, le clocher de gauche a été fissuré et même s'il a été réparé, il a fini par être enlevé; c'est pourquoi aujourd'hui on ne voit plus que la tour de droite.

 

L'église a également  survécu aux bombardements par les forces américaines et philippinnes avec seulement son toit endommagé, c'est la seule des sept églises d'Intramuros à être restée intacte. Le monastère adjacent cependant a été totalement détruit, et plus tard a été reconstruit pendant les années 1970 comme musée.

 

Les particularités de San Augustin sont ses retables, typiques du haut-baroque, les murs séparant des chapelles latérales tels des contreforts et ses plafonds peints en trompe-l'oeil.

 

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Dans le monastère-musée, on peut observer des statues très réalistes avec perruque et vêtements. J'ai toujours trouvé ce genre de représentation un peu sinistre...

 

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Sans compter cette charmante nonne avec un crâne dans la main...

 

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J'ai par contre apprécié le contraste culturel : la statue de lion (offerte par les Chinois convertis) et derrière celle d'une statue catholique. De même, si la façade n'a aucun charme, la porte en bois sculpté est impressionnante.

 

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Après Intramuros, nous avons changé de quartier. Nous avons pris le métro pour nous rendre au musée Avala, très moderne et vraiment bien fait. J'ai bien aimé le diorama, la modélisation de plusieurs scènes historiques importantes des Philippines. Nous y avons passé l'après-midi.

 

 

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Prendre le métro à Manille n'est pas de tout repos. Il faut d'abord ouvrir son sac devant un garde, puis faire la queue pour acheter un ticket. Je n'ai vu aucune machine.

 

A l'aller, c'était faisable. Mais le soir vers 18h, c'était horrible. Il y avait tellement la foule que nous devions faire la queue dans les escaliers menant à la station. Pas étonnant qu'il y ait des wagons réservés aux femmes, j'imagine bien que dans une foule si dense et serrée, il y ait des opportunités pour les pervers.

 

 

 

 

 

Bref, nous avons renoncé et pris une jeepney. Mais là encore, la circulation était effroyable. Cela dit, notre jeepney trouvait le moyen de se faufiler à toute vitesse entre les autres véhicules.

Je me demande comment font les habitants de Manille pour se rendre et rentrer du travail. Ils doivent passer un temps fou dans les transports et les files d'attente.

 

Le soir, nous avons dîné dans un restaurant au bord de la mer. Il n'était que 19h, mais la rue menant à ce restaurant n'était pas éclairée et peu fréquentée par les piétons. Des dizaines d'ombres étaient couchées par terre sous les arbres. Mon copain et moi avons pressé le pas. Nous étions vraiment surpris car c'était près du parc Rizal, nous pensions donc que le quartier serait convenable.

 

Pendant le repas, le vent nous renvoyait par moments des odeurs nauséabondes venues de l'eau. Décidément... Cela dit, on avait une assez jolie vue sur la ville.

Pour rentrer, nous avons demandé au restaurant de nous appeler un taxi.

 

Le lendemain, après un petit tour dans les rues autour de notre hôtel, nous nous sommes préparés à partir. Heureusement que nous avions été prévoyants en partant assez tôt car notre taxi a été pris dans les embouteillages (encore et toujours... ).

 

Bye-bye Manille et les Philippines.

 

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Et ainsi se termine notre voyage.

 

Je n'avais aucune image des Philippines, mais en repartant j'étais emballée. Les Philippines ont beaucoup d'atouts tourisitques, me semble-t-il, mais il faurdait que le pays fasse un peu plus d'efforts au niveau de l'entretien et des infrastructures. Evidemment, cela coûte cher et il est clair que le pays n'est pas riche. Cela dit , à part à Manille où la misère est grande et surtout côtoie les grands hôtels et les boutiques de luxe, le reste du pays est peut-être pauvre mais les habitants se sont toujours montrés sympathiques et pas du tout collants avec les touristes comme dans d'autres pays.

 

Un excellent voyage, en résumé, avec un bémol pour Manille que l'on peut éviter, sauf pour son aéroport utile comme plaque tournante pour passer d'une île à une autre.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 16:49

Le lendemain matin, nous avons donc quitté notre hutte et gagné Banaue. De là, toujours en tricycle, nous sommes partis pour Batad ou plus exactement pour la jonction avec la route qui montait au point d'accès vers le village de Batad.

 

En chemin, nous avons aperçu de jolies rizières.

 

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Comme on le voit sur la photo de droite, par endroits, le riz était planté alors que, sur la photo de gauche, on voit beaucoup de plants encore en attente.

 

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Nous sommes arrivés à la jonction en un peu moins d'une heure et avons donné rendez-vous dans l'après-midi à notre conducteur.

 

Beaucoup de touristes choisissent la jeepney car ils peuvent se partager les frais et elles peuvent rejoindre le point d'accès vers le village.

 

Nous avons mis une petite heure pour grimper de la jonction jusqu'à la fin de la route. En montant, nous avons pu apercevoir la route que nous avions empruntée jusqu'à la jonction; plus nous montions et plus nous voyions des montagnes à perte de vue. Malheureusement, le temps était bien couvert.

 

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Nous devions rejoindre le petit col que l'on voit sur la dernière photo à droite.

 

Au col, se trouvaient quelques baraques qui vendaient des boissons et des choses à grignoter ainsi que des jeepneys garées, attendant leurs clients.

 

Nous avons entamé la descente du col vers le village. Nous avons croisé quelques personnes qui remontaient déjà (à moins qu'elles n'aient passé la nuit là-bas). Nous sommes également passés devant deux ou trois échoppes qui vendaient des souvenirs et des rafraîchissements. A un croisement, nous avons opté pour le sentier qui remontait un peu et avons commencé à apercevoir quelques maisons.

 

Puis, soudain...

 

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Sous nos yeux, sont apparues de splendides rizières nichées dans des terrasses en demi-cercle, créées par les Ifuago, il y a 2000 ans.

 

Sur les photos, ce n'est pas terrible, j'admets. Il faut imaginer : pendant toute la descente du col, nous ne voyions rien. Les terrasses se situaient sur notre droite mais elles nous étaient cachées car nous descendions par le côté gauche de la pente. C'est en remontant cette pente vers la droite que le point de vue s'est soudainement dégagé.

 

Les rizières ne sont pas immenses mais elles sont idéalement situées dans un écrin de montagnes. Elles ne sont accessibles par aucune route, en tout cas, pas directement. Je crois que la surprise de les découvrir ainsi a amplifié notre émerveillement.

 

Nous avons continué notre descente par le village. Nous avons payé notre taxe après être passés près de l'école et avons poursuivi notre chemin.

 

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La plupart des maisons sont en bois et en tôles comme partout ailleurs. En outre, les fils électriques gâchent un peu le paysage. Toutefois, on peut apercevoir quelques habitations traditionnelles ifuago. J'ai même vu une sculpture en bois, probablement d'un dieu.

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Plus nous descendions, mieux nous pouvions voir le village central au milieu des rizières.

 

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Pour rejoindre cette partie du village, nous n'avions pas d'autre moyen que de marcher sur les murets en pierre délimitant chaque culture. C'est, d'ailleurs, l'une des spécificités des rizières de Batad. D'où l'impression d'amphithéâtre qui saute aux yeux lorsque l'on découvre le site d'en haut pour la première fois.

 

Ces murets sont plus larges qu'on pourrait le penser mais de là à croiser quelqu'un... Certaines parties sont un peu dégradées, alors il faut quand même bien regarder où l'on pose le pied à moins de vouloir prendre un bain de boue...

 

Batad connaît deux périodes de plantation; à l'époque où nous étions, les plantations étaient pratiquement terminées. En avril, le paysage doit être particulèrement verdoyant, mais nous avions déjà de jolies couleurs.

 

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Bizarrement, nous n'avons croisé aucun touriste ou alors nous en voyions de loin mais par rapport au nombre de jeepneys qui attendaient en haut, c'était surprenant. Dans le village d'en haut, il y a plusieurs auberges qui offrent un point de vue sur le site. Je suppose que beaucoup de touristes s'arrêtent là et se contentent de siroter leur bière en contemplant le paysage. Bon débarras. Par contre, nous pouvions voir des enfants s'amuser dans les rizières, couverts de boue, attrapant des petits poissons.

 

 

 

 

 

 

Nous nous sommes rapprochés du village qui avait une petite église verte. Des églises jusqu'ici. incroyable.

 

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Nous nous sommes assis dans un coin près du village pour pique-niquer, entourés par le calme et admirant les reflets des sommets dans l'eau des rizières. Après une agréable pause,, nous avons repris notre parcours sur les murets.

Le paysage se faisait encore plus beau, d'autant que le temps s'était complètement dégagé.

 

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Nous avons finalement atteint les escaliers les plus à droite des terrasses et nous les avons remontés pour avoir un autre point de vue.

 

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Sur les photos, tout semble très plat. En réalité, croyez-moi, les escaliers étaient très pentus.

 

Nous avons retraversé horizontalement les terrasses pour regagner le village du haut.

Nous avons aperçu quelques femmes qui s'occupaient des dernières plantations. Une femme qui rentrait chez elle, nous a proposé de la suivre pour que nous ne perdions pas de temps en resdescendant plus bas que nécessaire. J'étais dubitative quant à ses intentions, mais sa proposition était tout à fait honnête et sympathique puisqu'elle nous a menés près du sentier comme promis.

 

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Derniers regards vers les rizières.

 

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Nous sommes remontés jusqu'au col, sommes redescendus de l'autre côté jusqu'à la jonction où nous attendait notre conducteur qui nous a ramenés à Banaue. Nous avons dîné tôt et fait un brin de toilette car notre bus de nuit partait dès 18h30 (enfin, en retard, comme d'habitude).

 

Certains guides disent que les rizières en terrasse de Banaue sont la "huitième merveille du monde". Après notre journée à Batad, j'étais complètement conquise et ne peut qu'approuver ce qualificatif bien que je regrette que mes photos ne rendent pas justice à la splendeur du site. Il ne s'agit pas que des terrasses en elles-mêmes, mais tout  compte : le cadre, les montagnes et la jungle, les palmiers et les huttes, les couleurs de la terre, les reflets, le calme...

 

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 16:11

Le trajet entre Bontoc et Banaue dure deux heures environ qui nous fait traverser plusieurs vallées. La route est sinueuse, goudronnée la plupart du temps.

 

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Nous apercevons quelques cultures en terrasse, mais nous passons par peu de villages donc le trajet est plutôt monotone dans l'ensemble. Le paysage est plutôt sec mis à part quelques rizières.

 

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Nous arrivons enfin à Banaue. Le centre du village est bruyant et des dizaines de tricycles hèlent les piétons ou circulent en pétaradant.

 

Plusieurs dizaines de touristes se pressent également dans les rues étroites. Des Français partout à nouveau. Nous prenons un déjeuner tardif puisqu'à Bontoc, nous n'avions pas eu le temps. Puis, nous allons à la "gare routière" - une cabane en tôle au bord de la route principale  - pour acheter notre billet pour le bus de nuit vers Manille le lendemain soir. Tout à coups, les Philippins me semblent un peu moins sympathiques. Tout est business, business. De toute façon, c'est comme partout. Après tout, les restaurants sur les Champs-Elysées volent aussi les touristes en affichant des prix exorbitants pour un simple plat de pâtes. C'est un cercle vicieux : les touristes se plaignent de ce que le tourisme a provoqué. Donc, pour en revenir à Banaue, tout est un plus cher et se négocier plus que ce que nous avons pu expérimenter jusqu'à maintenant. Nous sommes également beaucoup sollicités par les tricycles alors que dans le reste du pays, on nous laissait plutôt tranquilles.

 

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Sur les guides de voyage, Banaue est le nom qui apparaît en premier lorsque l'on cherche des informations sur les rizières en terrasse. Il existe, en fait, 5 sites de rizières en terrasse inscrits à l'Unesco dont deux appartiennent à la municipalité de Banaue, mais ne se situent pas à Banaue même. Ainsi, en réalité, si Banaue est effectivement entourée par des cultures en terrasse, elle les abandonne peu à peu au profit de l'accueil touristique, activité plus lucrative.

 

De sorte qu'en arrivant à Banaue, mon copain et moi avons eu un choc. Les terrasses sont très mal entretenues, en voie d'érosion pour beaucoup d'entre elles. Elles ne se découpent plus très bien, envahies peu à peu par de hautes herbes. Certaines sont sèches, d'autres irriguées; certaines cultivées, d'autres de simples mares d'eau... Sur les photos, parfois, le paysage ressemble plus à un site qui a été inondé.

 

Nous avons profité de la fin de l'après-midi pour monter jusqu'au point de vue. En chemin, des points de vue intermédiaires permettaient de prendre également des photos.

 

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Nous avons finalement atteint le point de vue final - si beau semble-t-il - qu'il est imprimé sur les billets de 1000 pesos. Dans la réalité, euh...

 

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La petite statue du dieu du riz de la tribu de la région, les Ifuago, que nous voyons à gauche est, à mon avis, juste une décoration touristique. En effet, à chaque point de vue, de malheureux vieillards restaient là toute la journée dans leurs beaux habits de cérémonie ifuago pour poser sur les photos, pour de l'argent. C'est tellement dégradant... On paie une taxe de seulement 20 pesos à l'office du tourisme pour l'entretien du site et le reste, mais je préférerais payer 10 fois plus pour éviter que ce genre de scène ne se produise. La plupart des enfants sont encore innocents, mais on en a quand même rencontré 3 ou 4 qui réclamaient de l'argent.

 

Nous avons ensuite rejoint notre hôtel. Quand nous l'avions réservé sur internet, nous n'avions pas réalisé que 10 kilomètres par des routes de montagne non bitumées prenaient du temps. Notre tricycle a mis près de 45 minutes à rejoindre le Native Village Inn.

 

C'était charmant. Il s'agissait d'un groupe de huttes ifuago. Site vraiment sympa : pas d'habitations autour, juste la montagne et une belle vue sur les rizières en contrebas.

 

 

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Les huttes sont sur pilotis faites de bois et de paille; le tout assemblé sans un clou.

 

 

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Nous nous sommes couchés tôt car le lendemain, une longue journée nous attendait avec au programme les rizières en terrasse de Batad et la nuit en bus pour regagner Manille.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 16:33

Après une bonne nuit de repos, nous étions dehors à 6h30 à la recherche d'une jeepney pour nous rendre à Sagada, le village que nous avions repéré sur notre guide à une heure de Bontoc.

 

Nous avions trouvé le lieu mais pas de jeepney en vue. Les Philippins à qui nous demandions nous répondaient à chaque fois "tout à l'heure". Finalement, après 7h, nous avons réussi à monter dans la première qui s'est présentée. La route était en lacets mais assez bonne, le trajet d'une petite heure s'est passé dans la brume.

 

Le "village" est plutôt une petite ville avec une forte concentration de touristes, notamment français. D'ailleurs, à Banaue, l'après-midi et le lendemain, nous n'avons pas cessé de croiser des Français. Je me demande pourquoi. Je n'ai pas l'impression que les Philippines soient une destination si prisée par les Français. De toute évidence, il s'agissait de petits groupes ou d'individuels. Je pense qu'ils venaient de Chine comme moi. Après tout, Hong-Kong et la Chine accueillent un grand nombre d'expartriés français et comme c'était le moment des vacances du Nouvel An chinois, il est très probable qu'ils aient envisagé les Philippines - tout comme mon copain et moi - qui ne sont qu'à 2 heures d'avion de Hong-Kong. Tout de même, je suis curieuse de savoir pourquoi tant de Français dans les montagnes, alors que sur l'île de Palawan, Vigan ou Manille, je n'ai pratiquement pas entendu parler français. Enfin, puis-je critiquer quand j'étais là moi-aussi ?

 

C'est juste que beaucoup de Français dans un même endroit... Non, mais sérieusement. Entre ceux qui se la jouent "hippie" - genre pantalons bouffants, dreadlocks ou cheveux longs et huileux - à la recherche de l'âme profonde des Philippines; ceux qui se la jouent "aventurier-découvreur de civilisation" - genre j'ai tout vu, voyagé partout, et même si je ne parle pas une langue, de toute façon, je peux communiquer avec les habitants, tout connaître de leur culture car nous nous comprenons, le langage du coeur est universel; il y a également ceux qui se la jouent  "voyager, ça va bien deux minutes, mais à quand la pause qu'on s'enfile une bonne bouteille ou un bon repas" - comportement assez typique du touriste occidental (j'ai entendu beaucoup de Français mais plus à la terrasse des restaurants que sur les sentiers); il y a les "radins", bien sûr, défaut intrinsèque au touriste français paraît-il (dont, en toute honnêteté, je suis mais pas mon copain ce qui rattrape les choses dans mon cas personnel !) - genre "comment je négocie super bien, le mec, il a pas compris; s'il croit que j'allais payer 1 euro pour 2 heures de transport ! Non, mais oh, faut pas exagérer !"; certains enfin se la jouent "dédaigneux" (dont j'ai l'air de faire partie parfois, quand je relis mon blog) - genre "vraiment, ce n'est pas terrible, tout ce chemin pour ça ! Et puis, tu as vu ces gens ! Et la propeté ! Oh mon dieu, ce n'est pas la France !".

 

Bref, choc à Sagada. D'où sortent tous ces Français ? Où étaient-ils cachés ? J'ai pris mon meilleur accent anglais, du coup, pour essayer de passer incognito !

 

A Sagada, il est recommandé de prendre un guide, mais ça ne vaut le coup que si vous descendez dans les grottes ou faites de longues randonnées, à mon avis. Mon copain, voulant suivre les règles, a préféré que nous en prenions un alors même qu'avec la carte, nous aurions pu tout faire nous-mêmes. D'autant que nous ne restions qu'une matinée et que nous n'allions pas nous éloigner du village.  En plus, les guides ne sont pas très qualifiés. En tout cas, celui que nous avions n'avait pas grand chose d'intéressant à raconter, c'était plus de l'ordre de la description ("là, il y a de belles fleurs" ... euh, merci pour cette brillante info) que de l'explication.

 

Quand on voit l'expression "village de montagne", on s'attend à un site un peu bucolique avec de jolies maisons traditionnelles et tout ça. Euh... dans ce cas-là, passez votre chemin. Le village de Sagda n'est pas beau à proprement parler, cela dit l'endroit a du charme. Qui dit montagne, dit beauté et nature de toute façon. En plus, vers 9h, la brume s'est soudain dissipée pour laisser place à un soleil éclatant.

 

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Nous avons quitté le centre, sommes passés près de l'église, avons traversé le cimetière pour arriver à l'Echo Valley d'où nous avions une belle vue sur le village et les paysages alentours

 

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De ce point de vue, nous avions surtout un bel aperçu sur les... cercueils suspendus !

 

Et oui, Sagade est connue pour les cercueils suspendus à ses falaises calcaires ou cachées dans ses grottes.

 

Notre guide était incapable de répondre à nos questions. Selon lui, la pratique de suspendre des cercueils n'existe que depuis 200 ans seulement  (!) car le village n'a possédé un cimetière qu'à partir de 1912. Son explication signiferait donc plus ou moins qu'il s'agissait de chrétiens et d'une tradition chrétienne;  Mais pourquoi les suspendre ? Ce n'est quand même pas une tradition espagnole, que je sache ! Du coup, nous lui avons demandé s'il ne s'agissait pas plutôt d'une coutume traditionnelle liée à d'autres croyances. Mais il n'a pas eu l'air de le confirmer. Nous avons alors posé la question autrement et avons voulu savoir pourquoi suspendre les cercueils et pas les enterrer ? Là,  non plus pas de réponse claire. Non, mais allô ? (même de Chine, je sais ce qui fait le buzz en France !) Un guide qui n'est pas capable de répondre à des questions basiques comme celles-ci ? Vous comprenez donc mon manque d'enthousiasme à recommander les guides de l'office du tourisme...

 

A notre retour, j'ai fouillé sur internet pour tenter de répondre à nos questions. Au cours de mes recherches, j'ai découvert qu'en Chine, également, cette pratique existait. Décidément, que ne trouve-t-on pas en Chine ?

 

En ce qui concerne les Philippines, il semblerait que cette coutume soit vieille de 2000 ans et unique à Sagada. A mon avis, notre guide voulait dire que les plus vieux cercueils retrouvés avaient dans les 200 ans, ce qui ferait plus sens. On imagine en effet que la détérioration et leur position précaire expliqueraient la disparition des plus anciens cercueils.

 

Cette pratique était coutumière à certaines tribus de la région. Les montagnes étaient des lieux sacrés par excellence, et suspendre les cercueils permettaient de rapprocher l'âme des morts du paradis (ou d'empêcher que les corps ne soient dévorés par les bêtes). Les chrétiens de Sagada ont également choisi ce mode de funérailles jusqu'à la construction du cimetière. Toutefois, cette tradition a perduré.


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Sur la falaise de Sugong, plus près du village, sont accrochés d'autres cercueils, dont l'un sur lequel repose un crâne et quelques os (je me demande si c'est pour les touristes...).

 

 

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Un peu plus loin, un sentier descend vers la grotte de Lumiang où sont empilés une centaine de cercueils. Si suspendre les cercueils rapprocherait du paradis, les placer à l'entrée d'une cave permettrait aux âmes de voir la lumière et de pouvoir ainsi être guidées plus facilement vers le paradis.

 

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Certains cercueils sont vraiment petits pour des adultes mais c'est parce que les morts étaient mis en position foetale pour symboliser un retour à l'état originel. Plus tard, en raison de l'influence chrétienne, les corps étaient allongés, les cercueils étaient donc plus grands.

 

Certains cercueils sont ornés de motifs, notamment d'un gecko - un lézard - symbole de prospérité et de longévité.

 

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J'ai été profondément choquée lorsque le guide nous a proposé de jeter un coup d'oeil par les fentes d'un cercueil pour voir les restes d'un malheureux. Je suppose que certains touristes ne se gênent pas, mais si en plus les guides les encouragent ! Un peu de respect quand même ! Je n'en reviens toujours pas qu'il nous ait dit ça. Il va de soi que ni mon copain ni moi n'ayons accepté sa proposition.

 

 

Nous avons regrimpé la pente. Entre les arbres, nous pouvions apercevoir d'autres falaises avec d'autres cercueils (le truc long et marron un peu plus haut que le milieu de la photo)

 

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Derniers points de vue sur les alentours.

 

 

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La jeepney qui devait partir à 11h a démarré vers 10h30. Heureusement nous débouchions sur la place à ce moment-là et comme il n'y avait plus de places à l'intérieur, nous sommes descendus à Bontoc sur le toit du véhicule. Si le soleil brûlait la peau, le vent était par contre bienvenu pour nous rafraîchir.

 

En redescendant vers Bontoc.

 

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Arrivés à Bontoc un peu avant midi, nous avons filé à notre pension récupérer nos affaires, puis nous sommes montés dans le premier véhicule en partance pour Banaue, en l'occurrence une sorte de mini-van que nous avons partagé avec d'autres passagers.

 

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La route vers Banaue et notre arrivée dans ce haut lieu touristique fera l'objet d'un prochain article.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 11:59

Nous avons quitté Vigan tôt le matin.

 

Nous ne connaissions pas les horaires matinaux des bus vers Baguio, nous nous sommes donc levés tôt pour rejoindre la gare routière - euh... la dizaine de sièges en plastique couverts par un toit de tôle qui servait de salle d'attente.

 

A 6h du matin, personne dans les rues, pas un tricycle en vue. Nous aurions pu marcher mais nous voulions gagner un peu de temps. Du coup, nous avons pris .... une calèche ! Que voulez-vous...

 

Arrivés à la "gare routière", le garde (le policier ?) nous a informés qu'il y avait un bus pour Baguio vers 7h. C'était effectivement le cas. Il est arrivé à peu près à l'heure, seul défaut il était climatisé glacial. J'ai somnolé une bonne partie du trajet mais j'ai remarqué qu'après avoir quitté la côte, la route a commencé à s'enfoncer dans les montagnes et le temps s'est subitement dégradé. Le ciel azur a laissé place à de gros nuages gris.

 

Le trajet  nous a pris 6 heures environ avec deux pauses si je me souviens bien et pas mal d'arrêts pour prendre des passagers ou en laisser descendre.

 

Nous n'avons pas vraiment pu apercevoir la ville de Baguio tellement la brume était épaisse et, en plus, il s'est mis à pleuvoir. Cependant, la ville m'a paru très étendue et d'autant plus impressionnante qu'elle est située en altitude, donc toutes les pentes sont couvertes d'habitations. On a vu aussi un très grand cimetière avec d'impressionnants tombeaux qui avaient presque la taille de maisonnettes.

 

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Arrivés vers 13h, nous avons sauté dans un taxi pour rejoindre l'une des nombreuses gares de la ville d'où étaient censés partir les bus pour Bontoc.

 

Si l'on regarde la carte, on se dit que Vigan et Bontoc sont à deux pas; sauf qu'il n'y a pas de bus ! La seule solution est de descendre à Baguio pour remonter vers Bontoc. En outre, entre Baguio et Bontoc, la route est montagneuse donc le trajet prend encore plus de temps....

 

 

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A vrai dire, sur le guide et sur internet, il me semblait qu'il était très difficile de trouver des bus qui partaient encore pour Bontoc après 13h. Notre chauffeur de taxi nous a affirmé qu'il y avait des départs jusqu'à 17h; mais je ne le croyais pas du tout. J'étais persuadée qu'il nous "endormait" pour s'assurer une course. Nous avons quand même tenté le coup. Nous sommes arrivés à la gare routière vers 13h20 où il y avait effectivement encore un bus pour Bontoc ! Quelle bonne nouvelle ! Quelle mauvaise langue je suis; le chauffeur de taxi était honnête....

 

Le garçon qui s'occupait des billets dans le bus nous a dit que le bus partait vers 14h. Nous n'avions pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner - juste quelques biscuits - et nous n'avions pas non plus le temps de déjeuner. Comme les horaires des transports semblent très flexibles aux Philippines, j'ai persuadé mon copain de rester dans le bus au cas où. Nous avons juste acheté quelque chose à grignoter et des boissons. Nous avons bien fait car, sans crier gare, le bus est parti vers 13h40... Il faut dire qu'il était plein, ceci expliquant sans doute cela. 

 

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C'était un bus très local. J'ai tout de suite noté un changement dans l'apparence des gens : tout le monde portait des vestes chaudes et des bonnets. Mon copain, optimiste, était encore en sandales, chemisette et short... Toujours frileuse, j'avais prévu quelques écharpes et une polaire à portée de main : elles m'ont bien servi pendant ce trajet car s'il n'y avait pas la climatisation, il gelait à l'intéreur. En effet, certaines fenêtres fermaient mal et d'autres passagers laissaient la leur ouverte volontairement. Entre les gouttes de pluie et le vent qui nous fouettaient le visage, je me suis dit que les 6-7h de trajet qui nous attendaient allaient être bien longues.... D'autant plus que nous avions déjà roulé 6 heures ce jour-là !

 

Le début du trajet n'avait rien de passionnant car nous n'y voyions pas à 10 mètres. La route était assez bonne, très sinueuse, cependant. En plus, notre banquette était mal fixée de sorte qu'à chaque virage vers la droite, nous glissions côté couloir et nous heurtions le côté fenêtre quand la route tournait à gauche. Super ! Nous avons donc passé une bonne partie du trajet accrochés à ce que nous pouvions pour éviter d'être bringuebalés dans tous les sens.

 

Nous montions sans cesse. A certains points hauts, nous arrivions à identifier quelques mètres carrés de ciel bleu mais en redescendant dans une autre vallée, le temps se couvrait à nouveau. En cours de route, les nuages bien que toujours très présents, se sont peu à peu dissipés et nous avons commencé à apercevoir des cultures en terrasse.

 

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Je dirais que les deux tiers du trajet, notre route traversait des montages couvertes de cultures en terrasse.  C'était déjà impressionnant, je me demandais ce que je pouvais attendre de plus des terrasses inscrites à l'Unesco autour de Banaue plus au nord où nous voulions aller le lendemain.

 

 

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Par contre, les villages ne sont pas jolis du tout. Ce sont des maisons très simples mais ce qui agresse l'oeil, ce sont toutes ces toitures en tôle. Ca gâche vraiment le paysage. Même sur les sites touristiques, on en voit beaucoup aux Philippines. Tous les villages possèdent bien sûr une église. Il y avait aussi quelques écoles. A la sortie des classes; certains élèves sont montés dans notre bus pour rejoindre leur village parfois assez éloigné.

 

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Vers 17 heures, dernière pause "technique" qui coincidait avec un changement de pneu. Pendant ce temps-là, des femmes portant des paniers sur la tête tentaient de nous vendre leurs marchandises.

 

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Ensuite, la nuit est tombée. Le froid était toujours aussi mordant. Mon copain et moi étions dans un état proche de la léthargie et même de l'engourdissement total. J'ai aperçu quelques feux au loin dans les montagnes, éloignés des villages; près des cultures en terrasse (comment savoir ? Il faisait nuit noire...). Je me demande encore ce que c'était et pourquoi.

 

Vers 19h30, nous avons ENFIN atteint Bontoc. Bah, après tout, que 12h de bus dans la journée ! Pas de quoi en faire des histoires...

 

Nous avons trouvé un petit hôtel, genre pension de famille, bon marché mais correct - ce n'est pas comme s'il y avait  eu le choix dans le coin de toute façon. Nous avons dîné sur place. L'un de nos plats était à base de porc. Mon copain et moi avons eu tous les deux du mal à avaler notre morceau. Je trouvais que la viande avait un goût un peu fort. En étudiant notre guide dans le bus, nous avions lu que le chien était un plat courant à Bontoc. Il est fort possible que notre cerveau, inflencé par nos lectures, ait envoyé un faux signal à nos papilles gustatives; toujours est-il que nous nous demandons encore quelle tête avait le cochon que nous avons mangé ce soir-là....

 

Dans notre plan initial, nous pensions faire le trajet Vigan-Baguio l'après-midi puis prendre un bus la nuit ou le lendemain pour Banaue. Finalement, nous nous retrouvions à Bontoc, à 2 heures de Banaue, plus tôt que prévu. Nous pouvions donc aller à Banaue tôt dès le lendemain. Mais en feuilletant notre guide une fois de plus, nous avons découvert qu'il y avait un village intéressant à une heure de jeepney de Bontoc. C'est l'option que nous avons choisie pour notre matinée du lendemain. Nous aurions pu rester à Bontoc et visiter le musée qui est génial, paraît-il, avec des armes faites en os humains et des photos de coupeurs de têtes avec leurs trophées. Sympa la région dans le temps !... S'il avait été ouvert le midi, nous y serions allés le lendemain, mais le temps nous a manqué.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 15:35

Nous sommes parvenus à Vigan vers 13h. Nous sommes descendus près du centre historique où se trouvait notre hôtel où nous avons déposé nos bagages. Nous sommes partis à la recherche d'un restaurant pour déjeuner puis de la gare routière pour nous renseigner sur les horaires.

 

Après quelques minutes de marche, j'ai été frappée par l'absence d'activité : pas de touristes, la plupart des boutiques et restaurants fermés, de même que certains petits musées ou maisons visitables. La ville m'a non seulement semblé endormie mais même morte.

 

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J'ai également été déroutée par le manque d'entretien des bâtiments. Je m'attendais à un centre historique important, mais nous avons vite découvert qu'une seule rue avait vraiment de l'intérêt. Or, même dans cette rue, les murs étaient décrépis, les portes et fenêtres en bois remplacées parfois par du métal, les toits de tuile par de la tôle Décidément, les sites inscrits à l'Unesco aux Philippines me semblent en grand danger. Je me demande si c'est pour cette raison que les visiteurs sont si peu nombreux dans cette ville ou si nous sommes tombés dans une période touristique creuse.

 

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Vigan m'a fait penser à la très touristique Hoi An au Vietnam. Certes, j'avais détesté la quantité de touristes, surtout que 90 % d'entre eux étaient français; cependant, Hoi An offrait un véritable mélange de styles architecturaux, ainsi que plusieurs temples et jolies maisons à visiter. Vigan, à côté, fait figure de parente pauvre, désargentée, mal fagotée, au maquillage qui a dégouliné.

 

Mais revenons aux origines de la ville.

 

En 1572, le conquistador Juan de Salcedo a fondé sur un ancien village une ville conçue comme un comptoir commercial (le plus au nord des Philippines à cette époque-là).

A la fin du 17ème siècle, une nouvelle forme d'architecture est née, qui alliait la construction traditionnelle avec les techniques de construction en pierre et bois introduites par les Espagnols. Les frères augustins ont introduit la brique pour leurs églises et leurs bâtiments.

 

Le fleuve Mestizo a joué un rôle central dans le développement de la ville du 16ème au 19ème siècle : son delta pouvait accueillir les grands navires tandis que des petites embarcations assuraient la navette avec l'intérieur des terres. Il n'est toutefois plus navigable aujourd'hui en raison de l'ensablement qui, en outre, fait que la ville n'est plus une île.

 

En tant que principal centre commercial de la région, Vigan entretenait des liens commerciaux directs avec la Chine. En tant qu'escale dans le commerce par galion entre Manille et Acapulco, qui a duré pendant toute la période coloniale espagnole, elle fournissait des marchandises qui traversaient le Pacifique à destination du Mexique puis de là gagnaient l'Europe en traversant l'Atlantique. Ces liens commerciaux ont favorisé des échanges constants entre les peuples et les cultures Ilocanos (nord des Philippines), philippins, chinois, espagnols et (au 20ème siècle) américains du nord.

 

Aujourd'hui, ces échanges et mélanges sont perceptibles dans l'architecture locale.

 

Les bâtiments étaient conçus avec un rez-de-chaussée servant de local professionnel tandi que l'habitation est située à l'étage supérieur; témoignage de l'influence chinoise où les commerçants vivent et travaillent sur le même lieu. Les rues à Vigan sont (ou plutôt étaient) donc bordées d'échoppes.

 

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Le rez-de-chaussé était construit en pierre alors que l'étage supérieur était en bois. Ici, on reconnaît le style traditionnel philippin des petites cases d’une pièce construites en matériaux légers tressés (bois, bambous et paille) et reposant sur pilotis pour la ventilation et la protection contre les inondations de la mousson. A Vigan, ce type de structures  n'existe plus. Seules les maisons à fondation plus solide subsistent. Certaines habitations étaient en pierre ou en brique sur les deux niveaux. Les toits sont à forte pente et recouverts de tuiles - influence chinoise là encore.

 

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Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant et unique, c'était les fenêtres. En effet, le premier étage est percé de panneaux coulissants au cadre de bois où les vitres nâcrées ont été préférées au verre. Le "capiz" est un coquillage qui a été utilisé à l'époque pour la fabrication de fenêtres, notamment, puisqu'il s'agit d'une nâcre moins chère que le verre mais suffisamment solide pour résister à la pluie et aux typhons.

 

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Même dans les rues non touristiques, on retrouve des témoignages vivants de cette architecture.

 

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Nous avons visité le seul musée que nous ayons trouvé ouvert, celui de Crisologo. Il s'agit en fait de la demeure ancestrale de la famille Crisologo, très importante sur le plan politique dans la région au début du 20ème siècle. D'ailleurs, la rue principale a été baptisée d'après eux. Le rez-de-chaussée montre différentes photos et objets personnels de la famille ainsi que des photos; le premier étage expose des meubles de l'époque coloniale.

 

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Nous avons également profité de notre après-midi pour visiter la cathédrale Saint Paul. Elle a été construite en 1574 après l'arrivée de Salcedo; puis elle a été rebâtie dans le même style que celle de Paoay, avec une structure imposante et des murs épais après qu'elle a été endommagée par deux tremblements de terre au 17ème siècle.

 

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Le soir, alors que nous cherchions un restaurant, nous avons soudain vu dans les rues quelques dizaines de touristes. Je me demande où ils s'étaient cachés dans la journée. Peut-être faisait-il trop chaud... Nous nous sommes tous retrouvés dans le seul boui-boui ouvert, le Cafe Leoona. Le service n'y était pas terrible et la cuisine encore moins tentante, mais il fallait bien se nourrir. Il faut dire qu'ils n'avaient pas à se forcer puisque les touristes affluaient de toute façon.

 

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Décidément, je ne comprends pas ce qui se passait dans cette ville lorsque nous y sommes allés. Pourquoi si peu de sites et restaurants étaient ouverts ? Même si le soir on a aperçu des touristes, où étaient-ils dans la journée ? Les quelques échoppes dans les rues touristiques ne vendent que des souvenirs de mauvaise qualité et, en plus, elles plient boutique très tôt.

 

Cela dit, ne le prenez pas comme une plainte. C'est plus qu'appréciable d'échapper aux touristes de temps en temps. En plus, on pourrait dire que si les touristes ne sont pas très nombreux, la ville garde de son authenticité; mais c'est trop tard, de toute façon et vue son état, le développement du tourisme pourrait lui apporter les financements qui lui manque pour son entretien.

 

Pour finir, deux images qui ont retenu mon attention.

 

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La première est celle d'une maison kitchissime couverte de pères Noël. Elle en avait une bonne quinzaine, certains à l'entrée, d'autres accrochés sous le toit, d'autres sur le toit. Ca aurait pu être une jolie maison, pourtant....

 

L'autre image est celle de panneaux signalant que les mineurs sont soumis à un couvre-feu entre 23h et 4h et qu'il leur est interdit de traîner dans les rues pendant ces heures-là.  Je me demande pourquoi. Vigan m'a fait l'effet d'une petite ville provinciale très paisible.... A moins qu'il ne s'agisse d'une loi générale au pays.

 

Mon copain et moi comptions passer un après-midi et une matinée à Vigan, mais comme le centre historique s'était révélé plus petit que nous ne le pensions, nous avons changé nos plans et décidé de gagner un peu de temps en partant plus tôt le lendemain. Notre but était de gagner les rizières en terrasse en montagne, ou à défaut un village sur cette route. D'après notre guide, nous en avions bien pour une journée, et encore si nous pouvions attraper les bus en temps voulu. Un long voyage en perspective, mais croyez-moi, le meilleur était à venir !

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 14:14

Le dimanche, nous avons quitté l'île de Palawan pour retourner à Manille; puis prendre un avion pour le nord de l'île de Luzon.

 

Notre but était en fait d'atteindre Vigan, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Il est possible de gagner cette ville par le bus depuis Manille mais il faut dans les 8-9 heures. Nous aurions pu prendre un bus de nuit; mais nous avons préféré la solution de facilité et de confort : l'avion. Or, il n'y pas d'aéroport à Vigan. Le plus proche se situe à Laoag, plus au nord. De là, il faut prendre un bus pour rejoindre Vigan.

 

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Dimanche après-midi, nous avons débarqué à Manille; par chance, notre vol pour Laoag partait du même terminal.

 

Le trajet Manille-Laoag dure un peu plus d'une heure. A noter l'originalité de la vidéo sur les consignes de sécurité de la compagnie Cebu Pacific : on y voit des hôtesses de l'air qui se déhanchent joyeusement. Je trouve que c'est très rafraichissant et pas mal pensé. Généralement, personne ne prête attention à ces consignes; cette vidéo au moins peut susciter la curiosité !

 

Autre particularité, sur deux de nos vols aux Philippines, un message a été diffusé juste avant l'atterrissge rappelant que nous n'étions pas autorisés à emporter les gilets de sauvetage. Euh ?.... Je n'avais encore jamais rien entendu de tel. Je me demande qui aurait l'idée de s'encombrer de telles choses. Pour les revendre ? Mystère...

 

Nous sommes arrivés à l'aéroport de Laoag vers 20h. Comme à Puerto Princesa, il est minuscule. En fait, il ressemble plutôt à une gare, surtout que ses murs sont en briques rouges. Très classe ! Comme à Puerto Princesa, nous avons traversé le tarmac à pied.

 

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Après avoir récupéré nos bagages, j'ai vu que tout le monde faisait la queue devant un comptoir. J'ai vaguement entendu que c'était pour une navette. Du coup, nous nous sommes glissés dans la file. En fait, la navette était gratuite et les gens faisaient la queue uniquement pour inscrire sur un registre leur nom, nationalité, adresse,...

 

Cette scène m'a un peu sidérée car quellle est l'utilité de cette perte de temps ? Ce n'est pas comme s'ils contrôlaient notre identité : personne ne nous demande de montrer notre passeport. Ce n'est pas non plus pour réclamer un reçu pour un paiement puisque c'est gratuit. En fait, c'est un truc très philippin, me semble-t-il. Ils souffrent de "registrationite" aigue. Tout est prétexte à inscription. Bien sûr, le permis pour la rivière souterraine à Sabang - ce qui se justifie; mais également, sur la petite île où nous avions fait du snorkeling près de Sabang. Pourtant, il n'y avait qu'une maison et nous n'y avons croisé personne sauf quelques minutes après notre arrivée où un homme s'est présenté avec un registre sur lequel nous devions coucher nom, prénom, nationalité, adresse... Sur le coup, mon copain et moi nous sommes dit que nous nous étions fait piéger et que nous allions devoir nous délester de quelques billets. Mais, pas du tout ! Devant nos airs méfiants, l'homme s'est défendu et a assuré qu'il n'y avait aucun but caché. Toujours réticents, nous avons fini par nous exécuter et, de fait, personne ne nous a plus rien demandé et notre après-midi s'est déroulé tranquillement. Plus tard dans notre voyage, ce même genre de situation va se présenter à nous. C'est étrange, vraiment...

 

Pour en revenir à Laoag, nous sommes donc montés dans la navette. Elle était pleine mais des gens continuaient à affluer : j'étais à moitié couchée sur les bagages à l'avant. Encore une fois, j'ai apprécié la courteoisie des Philippins. Bien que nous étions entassés, que des gens avaient du mal à trouver une place pour leur bagages, etc, tout se passait dans le calme, chacun attendait que les autres fassent un peu plus de place, le tout sans que personne ne se mette en colère. En Chine, il faut se battre ou rester en plan.

 

Nous avons atteint le centre-ville, très animé avec une sorte de kermesse. Nous avons rejoint notre hôtel, situé plus loin, dans une rue tranquille. Il avait belle allure.

 

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  Le lendemain matin, nous avons fait un petit tour rapide dans le centre.

 

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Nous avons visité la cathédrale Saint Guillaume. Lorsque les frères de l'ordre de Saint Augustin ont fondé cette paroisse en 1580, ils ont construit une chapelle en bois et en chaume. Plus tard, en 1612, elle a été remplacée par une église de style renaissance italienne. Par la suite, elle a été pillée, endommagée à cause d'un incendie, réparée, occupée par des révolutionnaires,.. A droite de l'entrée se trouve une statue de Saint Guillaume, le saint patron de la région.

 

Un peu plus loin, on peut voir son clocher qui s'enfonce dans la terre meuble de quelques pouces tous les ans.

 

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Devant l'édifice gouvernemental de la région, on peut voir des affiches de Imee Marcos qui dirige la région Ilocos Norte depuis 2010. C'est la fille de l'ancien président Ferdinand Marcos. Son frère est également dans la politique puisqu'il est sénateur du 2ème district de la région. Il n'est pas étonnant que la famille Marcos ait des élus dans cette région en particulier. En effet, Ferdinand Marcos y est né et enterré.

 

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Nous avons ensuite récupéré nos bagages, pris un tricycle pour filer visiter l'église de Paoay, inscrite à l'Unesco, située à une quinzaine de kilomètres de Laoag. Le village est très paisible. L'église se trouve sur une grande place dégagée, ce qui la met bien en valeur.

 

Elle a été bâtie à partir de 1704. Elle a servi de poste d'observation pendant la révolution philippine de 1896 contre les Espagnols et pour la guérilla philippine contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Pour les photos, par contre, il faut éviter d'y aller le matin : nous étions en complet contre-jour !!

 

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C'est un bel exemple des églises baroques des Philippines construites entre le 16ème et 19ème siècle. Elle présente un style architectural particulier adapté aux conditions géographiques du pays.

 

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Elle est, en effet, massive avec des contreforts très imposants qui rappellent que l'activité sismique est fréquente aux Philippines. Elle a été construite avec des blocs de corail et de briques.

 

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Quelques détails comme les volutes sur les contreforts ou l'iconographie sur le frontons témoignent du mélange des conceptions et des motifs décoratifs. L'intérieur, par contre, est très simplement décoré, sans dorures extravagantes ou vitraux flamboyants. A noter que la toiture originale a disparu. A la place, ont été posées quelques tôles. C'est un peu surprenant s'agissant d'un édifice inscrit au patrimoine mondial... Problèmes de financement ?

 

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Après notre visite, nous avons rejoint la route principale où passent les bus se dirigeant vers le sud. Nous espérions pouvoir rejoindre Vigan en attrapant l'un de ces bus. La question était de savoir si la manoeuvre était aussi évidente que l'avait décrite la propriétaire de notre petit hôtel. Après seulement une dizaine de minutes, un bus est apparu et s'est arrêté sans que nous fassions vraiment signe. Il allait justement à Vigan et nous avons même pu trouver deux places assises. C'était un véhicule un peu vieillot, sans climatisation, mais comme les fenêtres étaient toutes ouvertes, c'était bien aéré et, en plus, on pouvait parfaitement observer le paysage.

 

Il s'agissait surtout d'une succession de cultures (maïs, principalement, et une sorte de chou). La terre, cependant, était très sèche et, par endroits, complètement craquelée. On voyait également de très nombreuses chèvres. La religion est présente un peu partout avec les cimetières aux tombes impressionnantes ou avec les églises que l'on aperçoit dans chaque village traversé.

 

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Après plus de 2h30 de route (notre bus s'arrêtait toutes les 5 minutes pour laisser descendre ou monter des passagers), nous avons enfin atteint Vigan, petite ville à l'architecture coloniale inscrite à l'Unesco.

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 17:46

Nous avons quitté Sabang le 3ème jour (qui n'était en fait que notre 2ème véritable jour de voyage puisque le 1er avait été consacré aux trajets Hong-Kong / Manille / Puerto Princesa / Sabang).

 

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(jolis paysages au départ de Sabang)

 

Nous sommes arrivés à Puerto Princesa dans l'après-midi. Après avoir déposé nos bagages à l'hôtel, nous avons fait un petit tour dans la ville.

 

La rue près de l'aéroport est complètement dédiée au tourisme avec une succession de restaurants plus ou moins rustiques et de guesthouses.

 

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Les autres rues sont plus normales, avec quelques bâtiments en béton et de petits immeubles. On ne voit pratiquement ni voiture ni bus ni  taxi. Ici, les jeepneys et les tricycles sont rois. Les trottoirs sont inexistants, les feux aléatoires, la conduite spectaculaire et la circulation intense. Cela dit, ce n'est pas Beijing ...


 

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A noter que si les maisons sont souvent de simples baraques en bois ou en tôles, souvent délabrées; les rues ne sont pas sales. Dans le guide, il est dit que c'est l'une des villes les plus propres des Philippines. J'ignore si c'est vraiment le cas ou pas, mais ce détail m'a sauté aux yeux rapidement. A Shenzhen, qui pourtant est l'une des villes les plus développées de Chine, je trouve toujours très difficile de quitter le sol des yeux. Entre les crachats, les détritus, les liquides divers et variés, humains ou pas..., il faut mieux être prudent. Pour me rendre sur l'un des campus où j'enseigne, je passe par une rue où il m'arrive assez régulièrement de voir des rats s'enfuir sur mon passage...

 

Nous avons marché jusqu'à la cathérale de l'Immaculée Conception.

 

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La cathédrale a remplacé en 1961 une petite église. Sa forme est un peu particulière puisqu'il s'agit d'une structure angulaire

 

L'édifice est très simple mais le bleu et le blanc s'harmonisent très joliment. Nous nous sommes glissés au milieu d'un office et avons brièvement pris place au fond sur l'un des bancs. Une chose me chiffonne : je n'ai vu aucun prêtre. Etait-il en retrait quelque part où je ne pouvais l'apercevoir ? Etait-il quelque part au milieu des fidèles ? Je me demande si la messe ne se déroulait pas avec pour tout orateur un haut-parleur. Le mystère demeure complet...

 

J'ai pu apprécier les éclats orangés du soleil couchant qui apportaient une très jolie luminostié surtout qu'il n'y a pas de vitraux et que les fenêtres ouvertes laissent passer autant la lumière que les oiseaux et leurs pépiements. C'est tellement plus agréable que nos sinistres églises grises en France !

 

Sur la place, des enfants et des adolescents s'amusaient ou faisaient du sport. En face de la cathédrale se trouvait l'école primaire West Central.

 

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A cette heure-là, elle était vide évidemment. Sur l'un des murs étaient notées en anglais la mission et la vision de l'école. La mission : "Développer les talents et les valeurs qui feront des écoliers des citoyens craignant Dieu, aimant la liberté et  respectueux de l'environnement." La vision : "L'école West Central souhaite que ses écoliers soient les modèles de leur communauté, craignent Dieu et ayant l'esprit de compétition".

Le christianisme est visible à tous les coins de rue...

 

Nous avons ensuite rebroussé chemin car nous tombions dans un port dont l'entrée était contrôlée par des gardes. En revenant vers le centre, nous avons aperçu un étal vendant du "lechon", cochon de lait rôti à la broche. C'est un met d'origine espagnole - comme l'indique le nom - qui est devenu plat national aux Philippines. Nous n'avons pas goûté (moi et la viande...)

 

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Nous sommes passés devant le bâtiment du gouvernement de l'île.

 

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Pour le dîner, nous voulions aller au Kailui (photo de gauche) qui semblait fort mignon et que nos deux guides de voyage recommandaient. Mon Lonely prévenait qu'il fallait réserver. Nous n'en avions rien fait. Evidememnt, c'était complet - d'où l'intérêt d'avoir des guides et de suivre leurs conseils ! Nous nous sommes rabattus sur un petit resto (à droite) quelques centaines de mètres plus loin, pas trop mal.

 

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Le lendemain, nous devions retourner à Manille. Notre avion partait en début d'après-midi, nous n'avions donc qu'une dernière petite matinée à Puerto Princesa. L'attraction majeure du coin, c'est la baie de Honda. Il paraît qu'il y a de jolies îles où l'on peut faire du snorkeling ou bronzer sur de belles plages. La plupart des gens y vont pour la journée en tours organisés. On ne nous proposait rien pour une simple matinée. Nous aurions pu y aller par nous-mêmes et louer un bateau. Mais nous craignions le manque de temps et les prix  (Combien de temps pour obtenir un bateau ? A quel prix ? Combien de temps faut-il pour aller sur une des îles et en revenir ?).

 

Nous avons donc opté pour une calme matinée. Comme nous étions dimanche, certains sites étaient fermés tels que le Palawan Wildlife Rescue and Conservation Center. Alors, nous avons pris un tricycle qui nous a conduits au Jardin des Papillons. Nous avons hésité à descendre de notre véhicule car devant nous, ce n'était qu'un petit édifice en bois, sans panneau particulier et personne à l'entrée. Finalement, une employée est arrivée. Ce n'est pas plus grand que le jardin d'un particulier et les panneaux informatifs sont très sommaires. Certaines cages qui devaient présenter d'autres animaux étaient vides...

 

Cependant, même si je ronchonne toujours, j'ai finalement bien aimé. Les papillons son très beaux bien que pas faciles à prendre en photo et le jardin possède de magnifiques fleurs.

 

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En bonne spécialiste de la faune et la flore (je rigole), j'ai immédiatemet reconnu que la plante à droite est une Héliconia. C'est une plante herbacée qui a la particularité d'avoir des inflorescences retombantes et des feuilles longues de 60 cm à 1,2 m rappelant celles des bananiers (j'ai tout copié sur wikipédia).

 

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Très jolie plante : le Pachystachys lutea est un arbustre aux feuilles vert sombre et qui présente des épis floraux d'un jaune vif d'environ 10 cm d'où émergent de 1 à 3 petites fleurs blanches allongées et incurvées.

 

 

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Ici, je pense qu'il s'agit de jasmin (désolée si je me trompe).  Le Jasminum sambac est une espèce de jasmin originaire d'Asie du sud-est très parfumée. C'est la fleur nationale aux Philippines, appelée "sampaguita".

 

Nous avons fini la matinée en nous rendant sur un point de vue qui ne rendait pas grand chose. Déjeuner, retour à l'hôtel pour récupérer nos bagages,et départ pour l'aéroport.

 

L'organisation est archaïque. D'abord, pour les bagages, il n'y a pas de balance électronique ou de tapis roulant. Pour contrôler le poids des bagages, on les pose sur de vieilles balances Toledo digitales. Ensuite, des employés prennent nos bagages et les entassent tous dans un coin pour les faire passer plus tard par une porte qui donne directement sur le tarmac ! Quant à nous, il nous faut passer à la caisse car on doit payer une taxe, et l'on doit montrer le reçu ainsi que la carte d'embarquement pour accéder à la salle d'attente. Il n'y en a qu'une. Pour embarquer dans l'avion, on foule à nouveau le tarmac sur une dizaine de mètres.

 

Nous faisons donc nos adieux à l'île de Palawan.

 

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Moins de 3 jours, c'est évidemment trop court. J'aurais adoré voir le nord de l'île, faire plus de snorkeling et me balader dans la jungle.

 

Cependant, le nord des Philippines nous a également réservé de bien belles surprises.

 

A suivre ...

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 11:20

Le premier jour de notre voyage, nous avons débarqué à Manille puis changé de terminal - de justesse comme je l'ai expliqué - pour prendre un avion pour Puerto Princesa sur l'île de Palawan.

 

http://www.bambua-palawan.com/source/bambua-map.jpg

 

Lorsque nous préparions notre voyage il y a deux mois, nous voulions aller à El Nido (au nord de Palawan). Les paysages karstiques et les eaux émeraude semblent extraordinaires. Mais il est pratiquement impossible d'y aller par avion (les billets ont l'air d'être réservés par les hôtels resorts et autres élus; on n'a pas bien compris mais on a constaté qu'il était impossible d'acheter les billets sur internet comme d'habitude). L'autre option, ce serait d'arriver à Puerto Princesa par avion et de gagner El Nido par la route (environ 7-8 heures; j'ai vu 5 heures quelque part). Puisque la durée de notre séjour était limitée, nous avons renoncé à El Nido et nous sommes rabattus sur une destination plus proche : Sabang, célèbre pour sa rivière souterraine inscrite à l'Unesco.

 

Nous sommes arrivés à Puerto Princesa vers 17h30. Pour la première fois de ma vie, j'ai foulé le tarmac depuis notre avion pour rejoindre l'aéroport. Il faut dire qu'il est petit.

 

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Après avoir récupéré les bagages, nous avons rejoint le véhicule qui devait nous mener à notre hôtel à Sabang le soir même. Ce trajet était notre premier vrai contact avec les Philippines (la navette entre les terminaux à Manille ne compte pas vraiment). J'ai tout de suite eu le tournis : les tricycles et les jeepneys qui se croisaient et stoppaient n'importe où, la circulation dense et chaotique. Malgré le trafic, j'ai remarqué que les Philippins ne klaxonnent pas tellement. Même à Manille, si je me souviens bien, c'est raisonnable. En Chine, ce sont des concerts perpétuels à en avoir mal à la tête. Cependant, la Chine met en place de plus en plus de règles : respect des feux, interdiction des klaxons en ville, etc... avec contrôles beaucoup plus stricts et amendes à la clé, de sorte que ces derniers mois, j'ai noté un réel changement à Shenzhen.  Mais, bref, cela m'a tout de même sauté aux yeux aux Philippines.

 

Une grande partie du trajet vers Sabang nous fait traverser des montagnes. Les routes sont très sinueuses, parfois mal entretenues avec les ornières qui se font bien sentir. Le crépuscule est tombé rapidement ,nous avons donc fait la route de nuit. On devinait la jungle qui nous entourait et, sur le chemin, j'ai remarqué qu'il y avait très peu de villages, uniquement quelques maisonnées. Pourtant, on voyait pas mal de gens, d'enfants qui marchaient le long de la route dans la nuit sans lampe ou autre éclairage.

 

Nous sommes arrivés à Sabang avant 20 heures. C'est un très curieux endroit. C'est un coin perdu, avec une longue plage bordée de palmiers et entouré de belles montagnes à la végétation luxuriante où l'on peut séjourner dans de beaux hôtels et dîner au bord de la plage sous un ciel étoilé avec pour seul fond sonore la musique des vagues. Cette description est véridique.

 

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Et pourtant, Sabang est tout le contraire d'un lieu de resort : des chiens errent sur la plage, des buffles transportent des marchandises en traversant cette même plage, on tombe assez vite sur des détritus jetés dans la nature près de la plage, le village de Sabang est mlnuscule avec une seule rue, un peu sale et dont les boutiques offrent un choix très limité de produits - pas toujours très appétissants comme ces poissons disposés sur cet étal sans glace ou cette tête de cochon dévorée par les mouches.

 

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Après quelques dizaines de mètres, on est tout de suite dans la campagne. Les habitations à Palawan m'ont rappelé celles que j'avais vues au Cambodge ou au Laos. Elles sont sur pilotis et faites en bambou et en feuilles de palme. Celles pour les touristes sont un peu plus élaborées.

 

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En réalité, je crois que c'est cet aspect encore un peu authentique qui m'a plu. Certes, mon copain et moi avions choisi un bel hôtel, mais j'étais contente de voir que Sabang n'attire pas tant de touristes que cela et que ce n'est pas qu'hôtels luxueux sur hôtels luxueux. En bref : rien à voir avec Waikiki à Hawaii.

 

Promenade matinale pour découvrir Sabang.

 

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L'attraction touristique de Sabang est sa rivière souterraine comme je le disais. On ne peut la visiter que si l'on possède un permis que l'on doit obtenir au préalable près du bureau dédié à cet effet à Sabang. Or, c'est toute une histoire. Il est pratiquement impossible d'obtenir un permis pour le jour même. En effet, le nombre de visiteurs est limité. D'autre part, la plupart des touristes viennent en tours organisés d'une journée à partir de Puerto Princesa. Les agences là-bas sont donc très puissantes et réservent la plupart des permis. Nous nous doutions que nous aurions ce problème et lorsque nous nous sommes présentés le lendemain matin de notre arrivée pour acheter nos permis, nous n'avons pas été surpris de ne pas pouvoir les obtenir pour le jour même. Nous avons réussi à en réserver deux pour le jour suivant à 8h30. Je me demande dans quelle mesure la délivrance de ces permis est fiable ou pas. Certains Philippins à l'extérieur du bâtiment proposaient de nous emmener à la rivière... Mensonge ou magouille ? Nous avons prudemment refusé.

 

Nous avions donc toute une journée devant nous. Nous n'avions pas fait de plan. Plage, balade en bateau dans les mangroves ? Finalement, après moultes hésitations, nous nous sommes laissés tenter par la location d'une bangka pour la journée. Nous avons rejoint une petite île qui n'était pas sur notre guide de voyage : "Isla Rita". Elle était assez éloignée, il nous a fallu environ une heure et demie de bateau pour y aller. Là-bas, une seule maison (de quoi vivent ses occupants?) mais trois chiens (beurk). Pas de belle plage de sable fin mais beaucoup de coraux, ce qui était le but de notre expédition. Nous avons fait du snorkeling en partant de plusieurs côtés de l'île et c'était génial. Surtout pour moi qui n'aime pas aller loin (je sais c'est bizarre de faire du snorkeling quand on ne sait pas vraiment nager, mais je trouve que c'est beaucoup plus simple que la natation car avec le tuba et le masque je n'ai pas de problèmes pour mettre la tête sous l'eau !). Je disais donc que j'ai beaucoup aimé cette journée car les coraux étaient visibles après quelques mètres seulement et, sans aller loin, on parvenait à des endroits très profonds où l'on pouvait alors admirer des coraux de plusieurs mètres de haut et aux formes impressionnantes. Nous avons également aperçu beaucoup d'oursins et quelques beaux poissons aux couleurs éclatantes. C'était un site très sympa. Malheureusement au cours de l'après-midi, le temps s'est dégradé et nous sommes retournés à Sabang sous la pluie et par une mer un peu démontée. Nous avons apprécié la stabilité de la bangka qui malgré la puissance des vagues ne nous secouait pas trop.

 

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Fin d'après-midi tranquille à  Sabang (en réalité, j'étais en train d'épuiser mon tube de biafine car si j'avais pensé à la crème solaire, j'avais oublié d'en mettre sur l'arrière des jambes; des chevilles en haut des cuisses, je n'étais que douleur et brûlures; pratiquement paralysée).

 

Il fait sombre tôt vers 18h30 me semble-t-il, les soirées sont donc écourtées. Cependant, j'ai adoré nos deux nuits à Sabang. D'abord, c'est si calme ! Alors que dans la journée, on entend les moteurs des bangka, ceux des jeenpneys et motos; le soir, soudain le silence se fait d'or. Et puis, il n'y a pas de ville, pas de pollution alors, si la nuit est claire, les étoiles sont magnifiques. Je ne suis pas tellement du genre à  contempler les étoiles, mais - même moi, c'est pour dire - j'ai remarqué leur beauté. Le ciel étoilé semble immense et sans limite, on aperçoit des étoiles sur tout l'horizon. Elles sont extrêmement brillantes et la voie lactée est facilement repérable. Nous avons passé de merveilleux moments sur la plage vide et silencieuse la nuit après dîner, absolument fascinés par la splendeur des astres.

 

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Le jour suivant, à 8 heures, nous étions à faire le pied de grue à l'entrée du bureau des permis pour la rivière souterraine. Je suis quand même surprise par l'amateurisme de l'organisation, surtout pour un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Par exemple, il est surprenant de voir que le bureau ouvre à des horaires variables (aux environs de 8 heures mais c'est toujours à 5 ou 10 minutes près). De même, nous avions réservé deux permis la veille mais la seule confirmation était nos deux noms inscrits sur un cahier, nous n'avions reçu aucun document le prouvant - en dépit de nos demandes - de sorte que si nos noms avaient disparu, nous n'aurions rien pu faire (heureusement pas de mauvaise surprise). Nous avons donc payé et obtenu nos deux permis (590 pesos en tout). Autre chose que je n'ai pas aimé dans l'organisation :  pour rejoindre la rivière souterraine, il faut y aller en bateau (il y avait un sentier dans la jungle que je voulais prendre mais il était fermé soi-disant). Or, ce sont des bateaux de six personnes qu'il faut payer soi-même. Donc, on se retrouve à faire des comptes d'apothicaires - car évidemment le compte n'est pas rond puisque nous sommes 6 et que l'embarcation coûte 800 pesos - avec des étrangers. Et, forcément, il y en a toujours un qui n'a pas payé assez. Souvent un Français d'ailleurs. Dans notre cas un Suisse francophone. Ne serait-il pas plus simple que l'on paie tout au bureau et que l'on monte dans les embarcations au fur et à mesure ? Au lieu de cela, on perd du temps à trouver qui peut compléter notre groupe pour remplir le bateau, on perd du temps à voir qui paie combien, etc... Ces petites tracasseries me hérissent le poil.

 

Enfin, nous voilà partis. 20 minutes de bateau environ avant d'atteindre une plage.

 

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Ensuite, on traverse une forêt pendant 5 minutes pour arriver à des baraques en bois où l'on montre nos permis et où l'on obtient un casque et un gilet de sauvetage.Près de l'entrée de la rivière, on reprend un bateau (dont le prix cette fois est inclus dans celui du permis). Nous sommes toujours avec les 4 autres passagers du premier bateau. Un guide se joint à nous, il mène la barque et fait les commentaires. Le passager de devant est chargé de tenir la lampe et d'éclairer les parties intéressantes.

 

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Encore une fois, j'ai trouvé que le tout manquait de professionnalisme. C'est bien que le site ne soit pas dégradé avec l'installation d'éclairages mais on tatônne pas mal. Le guide va dire d'éclairer à droite, mais le passager met toujours un peu de temps avant de tomber sur ce que le guide voulait nous montrer, même si celui-ci ajoute "un peu plus à droite", "un peu en bas", etc... En plus, je n'ai pas trouvé que le guide apportait quelque chose. A part les généralités du début de son commentaire que l'on trouve dans tous les guides, il s'est surtout borné à donner des noms aux stalagmites et stalagtites aux formes originales. On a eu le droit à : "Là, c'est un champignon; ici, ça ressemble à la Vierge Marie; là-bas, on dirait un ange. Regardez, ici, c'est un cheval volant et là une femme nue". Super !... Je n'ai pas besoin d'un guide si c'est pour entendre ce genre d'informations.

 

Bon, mais alors, qu'est-ce qu'elle a de spéciale cette rivière ? Pourquoi est-elle inscrite à l'Unesco ? Elle doit sa célébrité à sa longueur. C'est en effet la plus longue rivière souterraine du monde. (8,2 km). Cependant, nous n'en parcourons que 1,5 km, on ne s'en rend donc pas vraiment compte. Elle est en fait navigable sur un peu plus de 4 km, mais pour ce faire, vous devez obtenir un permis spécial.

 

Cette rivière est située au milieu d'un très beau paysage de karst et elle débouche directement sur la mer. Les formations rocheuses à l'intérieur sont très esthétiques. Certaines cavités atteignent jusqu'à 120 mètres de largeur et 60 mètres de hauteur.

 

Ce qui m'a le plus plu, finalement, ce sont les chauves-souris. Je n'en avais jamais vu et, en plus, on en aperçoit des milliers !! Vraiment, c'est incroyable. J'ai été surprise par leur taille : elles sont minuscules. Elles étaient au repos mais on voyait bien leurs ailes repliées et leur petite tête. Malheureusement, sur les photos, cela ne donne rien car il faisait trop sombre.

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La visite dure 45 minutes. Je me suis rendue compte que nous étions chanceux : nous étions le premier bateau de la journée. Pendant tout l'aller, nous avons donc pu bénéficier de la beauté des lieux en tout tranquillité. Au retour, nous avons croisé plusieurs barques et, pour le coup, c'était moins plaisant entre ceux qui vous prennent en photo et les autres qui vous font coucou comme s'ils avaient 3 ans (que je suis râleuse !). Retour à Sabang avec le même groupe et le même bateau.

 

Nous avons continué notre journée avec une promenade le long de la mer avant de regagner notre hôtel où nous devions prendre un véhicule pour retourner à Puerto Princesa.

 

 

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Bye-bye Sabang.

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 11:49

J'ai adoré les moyens de transports aux Philippines avec un gros coup de coeur pour les "jeepneys".

 

Il s'agit en fait d'anciennes jeeps laissées ou vendues par l'armée américaine après la seconde guerre mondiale et modifiées par les Philippins qui les ont agrandies et leur ont ajouté un toit. 

 

Leur décoration très personnalisée, leur originalité, leurs couleurs, leurs chromes rutilants me plaisent beaucoup. Elles portent toutes un nom différent qui peut être un prénom ("Nathalie"), lié à la religion ("God..."), un mot anglais...

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Une jeepney est en fait un moyen de transport à mi-chemin entre le taxi et le mini-bus. En effet, sur les côtés du véhicule, on peut voir les noms du point de départ et d'arrivée ce qui donne une vague indication de la direction. Mais contrairement au bus, la jeepney s'arrête n'importe où. Il suffit qu'une personne hèle le véhicule pour que le chauffeur s'arrête. De même, on peut descendre n'importe où. C'est donc très pratique - si l'on sait où on va et où on se trouve. La jeepney peut contenir entre 10 et 20 personnes (pour celles que j'ai testées, en tout cas). Les passagers s'assoient sur deux banquettes qui se font face. On est souvent serré comme des sardines dans une chaleur insoutenable et dans la pollution car il n'y a souvent pas de fenêtres, juste des ouvertures qui font passer l'air quand on prend de la vitesse mais également la fumée des pots d'échappement en ville.

 

Ce que j'admire le plus, c'est le chauffeur. Il doit évidemment conduire, observer les trottoirs pour repérer d'éventuels clients, s'arrêter à tout moment pour en laisser un descendre, recevoir le paiement et rendre la monnaie... C'est un véritable art.

 

A propos de paiement, c'est un système unique. Un client monte : il s'asseoit où il peut au milieu de passagers déjà entassés. Il indique sa destination au chauffeur, farfouille dans sa poche pour chercher de la monnaie, la passe à son voisin qui fait suivre à d'autres passagers jusqu'à ce que les pièces parviennent au chauffeur. Si le compte n'est pas juste, le chauffeur rend la monnaie de la même façon. Je trouve cela très sympa car tout repose sur la confiance. Et le talent du chauffeur à se rappeler qui a payé, combien il doit rendre, etc... En plus, si le client n'a pas le compte exact et que le chauffeur n'a pas assez pour rendre la monnaie, il attend que d'autres passagers montent et paient pour faire l'appoint. J'ai observé qu'il peut se passer de très longues minutes avant que le premier passager ne reçoive son argent. Enfin, les conducteurs philippins sont très habiles. Si les pièces sont toutes regroupées dans un trou, les billets sont pliés en deux dans le sens de la longueur et savamment placés entre les doigts du conducteur. Entre le pouce et l'index, les billets de 20 pesos, par exemple, entre l'index et le majeur, les billets de 50 pesos, etc... Vous les voyez donc tous en train de conduire avec plusieurs billets enroulés autour des doigts d'une de leur main. C'est un ingénieux système pour compter et rendre la monnaie rapidement tout en conduisant.

 

La conduite est souvent acrobatique, notamment en ville, mais après plusieurs années en Chine, je n'ai pas été particulièrement impressionnée. Tout le monde tourne quand il veut et où il peut, double par la gauche ou la droite, roule sur l'autre voie, fait des demi-tours scabreux, freine subitement et accélère tout aussi brutalement... Bref, rien que je ne vis au quotidien en Chine (même si ces derniers mois le code de la route a changé et les conducteurs chinois sont obligés de se montrer un peu plus disciplinés).

 

L'avantage de la jeepney, c'est qu'elle est plus petite qu'un bus donc elle peut se faufiler dans les petites rues. D'autre part, en zone montagneuse, elle est idéale. Son moteur est puissant et elle gravit aisément des routes pentues ou des routes pleines d'ornières et non goudronnées. D'ailleurs, les jeepneys sont bien plus nombreuses que les bus en ville comme à la campagne ou à la montagne d'après ce que j'ai pu voir.

 

Le plus "fun", c'est de faire le chemin sur le toit de la jeepney. Mon copain et moi avons fait cette expérience. Dans le nord de l'île de Luzon, dans la montagne, nous voulions prendre une jeepney pour redescendre vers le village le plus proche pour poursuivre notre route. Malheureusement, la jeepney était déjà pleine (il n'était que 10h25) et elle était censée ne partir qu'à 11h. Nous étions catastrophés car il n'y avait qu'une jeepney par heure - je me demande si c'est bien vrai - or, nous devions absolument être en bas vers midi pour prendre un autre bus. Le chauffeur nous a finalement proposé de monter sur le toit avec quelques Philippins qui étaient déjà installés au milieu des sacs à dos et des colis des voyageurs. Super ! Bon, pour être honnête, c'était génial pour le point de vue mais pas pour nos délicates fesses, d'autant que la route était bien cahotante par moments. En outre, le soleil était extrêmement fort et, avec le vent, impossible de garder mon chapeau sur la tête. Cependant, j'ai adoré. La liberté totale !!!

 

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Autres moyens de transports différents de ce que j'ai pu voir ailleurs : les tricycles. Ce sont en fait des motos équipées d'un side-car. La partie side-car est minuscule et avec mon copain, on rentrait à peine à deux. Et pourtant, il n'était pas rare de voir 3 ou 4 philippins qui empruntaient un seul tricycle. C'est plus cher que la jeepney, il fait office de taxi car, à part à Manille et à Baguio, je n'ai pas vu de "vrais" taxis. Les tricycles nous ont été donc très utiles. On peut même attacher nos bagages sur le petit toit. C'est impeccable bien que pas très confortable pour de longues distances.

 

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Dernier moyen : le "bangka", une sorte de pirogue à balancier. On en voit en Asie du Sud-Est, mais également dans le Pacifique et à Madagascar. Et savez-vous pourquoi ? Car les peuples de langue austronésienne (j'en ai parlé dans un des articles sur Hawaii) en seraient à l'origine. 

 

C'est vraiment une construction simple mais très intelligemment conçue. Il s'agit en fait d'une coque en bois avec une voile dont la stabilité est assurée par un système de balancier fait de troncs de bois de faible diamètre.

 

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Dans le cas des bangkas, j'ai pu observer que les Philippins utilisaient du bambou. C'est effectivement très stable : nous avons pris une de ces bangkas pendant 3 heures et, malgré la houle, le voyage était très confortable. Elles sont rapides et élégantes, même si les voiles sont beaucoup moins utilisées que le moteur...

 

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Dernier moyen de transport : les "kalesa", voitures à cheval à deux roues. A Laoag et à Vigan, dans le nord, j'ai vu des Philippins les utiliser normalement. Mais à Manille, elles ne transportent que des touristes.

 

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Enfin, nous avons passé beaucoup, beaucoup, beaucoup d'heures dans le bus.

 

Les bus locaux sont très lents car ils s'arrêtent très souvent. Mais, on peut ouvrir les fenêtres, donc pour admirer le paysage, c'est parfait. Quand il fait chaud, c'est également agréable de pouvoir se rafraîchir en passant la tête par la fenêtre. Dans la montagne, c'est par contre un peu trop frais à mon goût lorsque certains passagers laissent leur fenêtre ouverte.

 

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(notre bus dans les montagnes du nord de Luzon : 6 heures de routes sinueuses mais pas aussi mauvaises que je le craignais, on a quand même dû changer de roue au milieu du trajet)

 

Le pire, le redoutable, c'est le bus climatisé. Je ne comprends pas comment dans des pays aussi chauds que les Philippines (ou Hong-Kong ou le sud de la Chine l'été), les gens supportent une telle différence de température. On se croirait dans un réfrigérateur. Je n'exagère pas. J'en fais l'expérience en Chine pendant plusieurs mois, mais aux Philippines, c'est la même chose. Nous avons passé une horrible nuit dans un bus glacial entre Banaue et Manille. Peut-être le pire moment de notre voyage !

 

La plupart des moyens de transports philippins ont des images religieuses, des croix, des chapelets...

 

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