Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 11:49

J'ai adoré les moyens de transports aux Philippines avec un gros coup de coeur pour les "jeepneys".

 

Il s'agit en fait d'anciennes jeeps laissées ou vendues par l'armée américaine après la seconde guerre mondiale et modifiées par les Philippins qui les ont agrandies et leur ont ajouté un toit. 

 

Leur décoration très personnalisée, leur originalité, leurs couleurs, leurs chromes rutilants me plaisent beaucoup. Elles portent toutes un nom différent qui peut être un prénom ("Nathalie"), lié à la religion ("God..."), un mot anglais...

DSCN5509


 

P1050864DSCN6067

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une jeepney est en fait un moyen de transport à mi-chemin entre le taxi et le mini-bus. En effet, sur les côtés du véhicule, on peut voir les noms du point de départ et d'arrivée ce qui donne une vague indication de la direction. Mais contrairement au bus, la jeepney s'arrête n'importe où. Il suffit qu'une personne hèle le véhicule pour que le chauffeur s'arrête. De même, on peut descendre n'importe où. C'est donc très pratique - si l'on sait où on va et où on se trouve. La jeepney peut contenir entre 10 et 20 personnes (pour celles que j'ai testées, en tout cas). Les passagers s'assoient sur deux banquettes qui se font face. On est souvent serré comme des sardines dans une chaleur insoutenable et dans la pollution car il n'y a souvent pas de fenêtres, juste des ouvertures qui font passer l'air quand on prend de la vitesse mais également la fumée des pots d'échappement en ville.

 

Ce que j'admire le plus, c'est le chauffeur. Il doit évidemment conduire, observer les trottoirs pour repérer d'éventuels clients, s'arrêter à tout moment pour en laisser un descendre, recevoir le paiement et rendre la monnaie... C'est un véritable art.

 

A propos de paiement, c'est un système unique. Un client monte : il s'asseoit où il peut au milieu de passagers déjà entassés. Il indique sa destination au chauffeur, farfouille dans sa poche pour chercher de la monnaie, la passe à son voisin qui fait suivre à d'autres passagers jusqu'à ce que les pièces parviennent au chauffeur. Si le compte n'est pas juste, le chauffeur rend la monnaie de la même façon. Je trouve cela très sympa car tout repose sur la confiance. Et le talent du chauffeur à se rappeler qui a payé, combien il doit rendre, etc... En plus, si le client n'a pas le compte exact et que le chauffeur n'a pas assez pour rendre la monnaie, il attend que d'autres passagers montent et paient pour faire l'appoint. J'ai observé qu'il peut se passer de très longues minutes avant que le premier passager ne reçoive son argent. Enfin, les conducteurs philippins sont très habiles. Si les pièces sont toutes regroupées dans un trou, les billets sont pliés en deux dans le sens de la longueur et savamment placés entre les doigts du conducteur. Entre le pouce et l'index, les billets de 20 pesos, par exemple, entre l'index et le majeur, les billets de 50 pesos, etc... Vous les voyez donc tous en train de conduire avec plusieurs billets enroulés autour des doigts d'une de leur main. C'est un ingénieux système pour compter et rendre la monnaie rapidement tout en conduisant.

 

La conduite est souvent acrobatique, notamment en ville, mais après plusieurs années en Chine, je n'ai pas été particulièrement impressionnée. Tout le monde tourne quand il veut et où il peut, double par la gauche ou la droite, roule sur l'autre voie, fait des demi-tours scabreux, freine subitement et accélère tout aussi brutalement... Bref, rien que je ne vis au quotidien en Chine (même si ces derniers mois le code de la route a changé et les conducteurs chinois sont obligés de se montrer un peu plus disciplinés).

 

L'avantage de la jeepney, c'est qu'elle est plus petite qu'un bus donc elle peut se faufiler dans les petites rues. D'autre part, en zone montagneuse, elle est idéale. Son moteur est puissant et elle gravit aisément des routes pentues ou des routes pleines d'ornières et non goudronnées. D'ailleurs, les jeepneys sont bien plus nombreuses que les bus en ville comme à la campagne ou à la montagne d'après ce que j'ai pu voir.

 

Le plus "fun", c'est de faire le chemin sur le toit de la jeepney. Mon copain et moi avons fait cette expérience. Dans le nord de l'île de Luzon, dans la montagne, nous voulions prendre une jeepney pour redescendre vers le village le plus proche pour poursuivre notre route. Malheureusement, la jeepney était déjà pleine (il n'était que 10h25) et elle était censée ne partir qu'à 11h. Nous étions catastrophés car il n'y avait qu'une jeepney par heure - je me demande si c'est bien vrai - or, nous devions absolument être en bas vers midi pour prendre un autre bus. Le chauffeur nous a finalement proposé de monter sur le toit avec quelques Philippins qui étaient déjà installés au milieu des sacs à dos et des colis des voyageurs. Super ! Bon, pour être honnête, c'était génial pour le point de vue mais pas pour nos délicates fesses, d'autant que la route était bien cahotante par moments. En outre, le soleil était extrêmement fort et, avec le vent, impossible de garder mon chapeau sur la tête. Cependant, j'ai adoré. La liberté totale !!!

 

DSCN6050

 

Autres moyens de transports différents de ce que j'ai pu voir ailleurs : les tricycles. Ce sont en fait des motos équipées d'un side-car. La partie side-car est minuscule et avec mon copain, on rentrait à peine à deux. Et pourtant, il n'était pas rare de voir 3 ou 4 philippins qui empruntaient un seul tricycle. C'est plus cher que la jeepney, il fait office de taxi car, à part à Manille et à Baguio, je n'ai pas vu de "vrais" taxis. Les tricycles nous ont été donc très utiles. On peut même attacher nos bagages sur le petit toit. C'est impeccable bien que pas très confortable pour de longues distances.

 

DSCN5989


 

P1050967DSCN5741

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernier moyen : le "bangka", une sorte de pirogue à balancier. On en voit en Asie du Sud-Est, mais également dans le Pacifique et à Madagascar. Et savez-vous pourquoi ? Car les peuples de langue austronésienne (j'en ai parlé dans un des articles sur Hawaii) en seraient à l'origine. 

 

C'est vraiment une construction simple mais très intelligemment conçue. Il s'agit en fait d'une coque en bois avec une voile dont la stabilité est assurée par un système de balancier fait de troncs de bois de faible diamètre.

 

DSCN5371

 

Dans le cas des bangkas, j'ai pu observer que les Philippins utilisaient du bambou. C'est effectivement très stable : nous avons pris une de ces bangkas pendant 3 heures et, malgré la houle, le voyage était très confortable. Elles sont rapides et élégantes, même si les voiles sont beaucoup moins utilisées que le moteur...

 

DSCN5448

P1050915

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P1050869

 

Dernier moyen de transport : les "kalesa", voitures à cheval à deux roues. A Laoag et à Vigan, dans le nord, j'ai vu des Philippins les utiliser normalement. Mais à Manille, elles ne transportent que des touristes.

 

P1060107

 

Enfin, nous avons passé beaucoup, beaucoup, beaucoup d'heures dans le bus.

 

Les bus locaux sont très lents car ils s'arrêtent très souvent. Mais, on peut ouvrir les fenêtres, donc pour admirer le paysage, c'est parfait. Quand il fait chaud, c'est également agréable de pouvoir se rafraîchir en passant la tête par la fenêtre. Dans la montagne, c'est par contre un peu trop frais à mon goût lorsque certains passagers laissent leur fenêtre ouverte.

 

DSCN5976

(notre bus dans les montagnes du nord de Luzon : 6 heures de routes sinueuses mais pas aussi mauvaises que je le craignais, on a quand même dû changer de roue au milieu du trajet)

 

Le pire, le redoutable, c'est le bus climatisé. Je ne comprends pas comment dans des pays aussi chauds que les Philippines (ou Hong-Kong ou le sud de la Chine l'été), les gens supportent une telle différence de température. On se croirait dans un réfrigérateur. Je n'exagère pas. J'en fais l'expérience en Chine pendant plusieurs mois, mais aux Philippines, c'est la même chose. Nous avons passé une horrible nuit dans un bus glacial entre Banaue et Manille. Peut-être le pire moment de notre voyage !

 

La plupart des moyens de transports philippins ont des images religieuses, des croix, des chapelets...

 

P1060062

 

Partager cet article
Repost0

commentaires