Le 8 février, j'ai quitté Siem Reap et Angkor pour Kratie, un assez long trajet. J'ai eu la chance de rencontrer deux Suisses francophones dans le bus avec qui j'ai pu discuter pendant la journée.
J'avais réservé mon bus auprès d'une agence à Siem Reap. A 6h30, un mini-van est venu me prendre à ma guesthouse et pendant près de 45 minutes, il a fait des tours et des détours dans la ville pour prendre de nouveaux passagers. Ensuite, le mini-van nous a déposés à la gare routière (très miteuse pour une ville aussi touristique que Siem Reap) d'où notre bus n'est parti qu'une bonne demi-heure après (le chauffeur était en train de fartouiller dans le moteur...). Vers 12h-13h, nous avons atteint Kompong Cham.
Là, il nous a fallu changer de transport. En fait, un Cambodgien nous montrait avec insistance sa voiture. Evidemment, on lui a dit qu'on avait déjà payé le trajet jusqu'à Kratie et qu'on attendait notre véhicule. Or, il s'est avéré (après beaucoup de questions et maintes hésitations) que l'homme en question était bien notre chauffeur. Nous sommes donc montés à l'arrière de sa voiture. Et puis, deux hommes sont montés et se sont assis sur le siège avant droit. Ensuite, un homme a ouvert une des portes arrières et s'est installé à côté de nous trois. Enfin, le chauffeur est monté... mais, avant, a laissé un autre homme grimper dans le véhicule.
Au final, nous étions huit dans une voiture normale : le plus impressionnant étant de voir 4 personnes à l'avant dont 2 sur le siège du conducteur ! Heureusement, en cours de route, deux d'entre eux sont descendus !
Nous avons atteint Kratie vers 15h30. Un peu lassée par le trajet, je n'ai pas fait grand chose le reste de l'après-midi, juste le tour de la ville.
C'est une ville minuscule, paisible, située sur le Mekong. Lors de cette première visite, j'ai fait le tour du marché; observé les quelques anciennes résidences coloniales; vu une école, remarqué les ânes ou les boeufs tirant des charettes; flâné au bord du fleuve; ; ...
Dans mon plan initial, Kratie n'était qu'une étape "dodo" avant de poursuivre vers le nord. Mais, je suis tombée sous le charme de cette ville si tranquille. Je me suis dit que les environs étaient sûrement intéresants car j'avais très envie de découvrir la campagne cambodgienne que jusqu'ici je n'avais aperçue que de loin et du bus. C'est pourquoi, j'ai décidé de passer une journée à me balader dans les environs.
Le lendemain, j'ai commencé par prendre un bac pour atteindre l'île de Koh Trong sur le Mekong en face de Kratie.Je n'avais aucune information à son sujet. Je l'ai adorée. J'ai fait une super promenade, très bucolique, à vélo sur une piste de 9 km fait le tour de l'île.
Bien entendu, on n'y voit aucune voiture; les seuls "véhicules" sont les motos, les bicyclettes et les charettes tirées par des ânes ou les chars à boeufs. La balade à vélo est intéressante car on peut observer de près les habitations et la vie quotidienne des habitants sans sembler trop importun, je pense.
A l'une des extrémités de l'île, on peut apercevoir un village flottant dit "vietnamien".
L'après-midi, j'ai négocié avec un conducteur de moto-taxi pour qu'il me conduise dans les environs de Kratie.
Il m'a d'abord déposée près de la montagne Sambok où se situe un sanctuaire très kitsch avec notamment des scènes de l'enfer bouddhique pour le moins impressionnantes....
En route vers le village de Sambor à plus de 30 km de Kratie, j'ai pu observer les maisons traditionnelles en bois, roseaux ou palmes sur pilotis.
Dans le village de Sambor se trouve le Wat Muy Roi, le temple est récent et connu pour ses "cent colonnes".
Voilà un fidèle entré en profonde méditation, si profonde qu'on entend même ses ronflements ! Non, je rigole.
Mis à part le temple, Sambor est un village qui ressemble à tous les autres : petit marché, rues en terre, la plupart des habitations en bois ou en palmes. Je suis arrivée là-bas en plein après-midi, autant dire que le village semblait mort : la plupart des habitants faisaient la sieste !
Avant de retourner à Kratie, j'ai demandé à mon conducteur de s'arrêter à Kampi pour voir les dauphins d'eau douce.
Il faut prendre le bateau mais celui-ci ne va pas très loin.Quand on arrive près de la zone où apparaissent généralement les dauphins, les moteurs sont coupés pour ne pas les effrayer.
En une heure, j'ai bien aperçu une vingtaine de nageoires. En réalité, on entend les dauphins respirer et, évidemment, le temps que vous repériez d'où provient le son, ils ont déjà disparu.
Et même si l'on scrute attentivement les eaux, il ne faut pas s'attendre à vraiment les voir : il s'agit juste d'un fugitif aperçu d'une nageoire dorsale et d'un dos rond qui brille sous les rayons du soleil et puis plus rien !
Et voilà, un dernier coucher de soleil a clos mon étape à Kratie. La ville et ses environs m'ont vraiment charmée. J'ai adoré parcourir la campagne à vélo et à moto. C'est tellement dépaysant ! En outre, même si on croise des touristes, on est bien loin des foules d'Angkor et ... ça fait du bien !
