Le symbole d'Okinawa et de l'ancien royaume des Ryûkyû est indubitablement le château de Shuri (Shuri-jo) à Naha (la capitale de l'archipel d'Okinawa).
La famille royale s'y est installée en 1406 après que le roi Sho Hashi a unifié le pays. Il a représenté la puissance politique et culturelle du royaume des Ryûkyû pendant presque 500 ans jusqu'à ce que le dernier roi, Sho Tai, abdique en faveur des Japonais (à l'ère Meiji).
Le château a été complètement détruit en 1945 pendant la bataille d'Okinawa, mais il a été restauré sur le modèle du 18ème siècle en 1992 pour commémorer le 20ème anniversaire de la rétrocession d'Okinawa au Japon. Il est inscrit depuis 2000 au patrimoine mondial de l'Unesco.
Pour accéder au château, on passe par la porte Shurei-mon (porte de la courtoisie), très célèbre avec son élégant double toit en tuiles rouges.
Voici la partie principale du château : c'est dans ce lieu que se tenaient les cérémonies officielles. Pour ceux qui connaissent les châteaux japonais, vous remarquerez les différences. Ici, l'influence chinoise est nettement marquée, ne serait-ce que par les couleurs !
D'autre part, le Shuri-jo était plus un palais qu'une forteresse contrairement aux châteaux japonais et son plan s'inspire des palais chinois où des cours forment un ensemble complexe.
En observant es détails de plus près, on aperçoit une profusion de dragons (symbole du roi des Ryûkyû) dans le style chinois.
Si l'extérieur est plutôt inspiré du style chinois, la décoration intérieure est mixte.
Certaines parties du château sont assez dépouillées où des alcôves avec une peinture et des portes coulissantes, par exemple, rappellent l'architecture traditionnelle japonaise.
Le second étage servait de salle de trône et de réception.
Ici, la décoration est un mélange de style chinois et japonais. Par exemple, la base de l'estrade est décorée avec des plantes (raisins) et animaux (écureuils) qui n'existent pas à Okinawa. Or, ces éléments étaient considérés comme favorables et très utilisés dans l'architecture chinoise, notamment.
L'estrade est également ornée de clématites gravées dans la laque. Il semble que les clématites étaient un motif très prisé des Japonais à l'époque d'Edo et que ce goût décoratif se soit retrouvé dans les ornements des châteaux des Ryûkyû.
Sur l'île principale d'Okinawa, subsistent des ruines de quelques autres châteaux. Nous sommes allés voir le Nakijin. Il occupait une position stratégique, sur une colline. Les murs extérieurs s'étendent sur plus de 1500m et s'élèvent sur 6 à 10m et donnent une idée de la taille que devait avoir le château.
Il reste finalement assez peu de constructions de l'époque des Ryûkyû, mais le Shuri-jo donne une bonne idée des influences auxquelles était soumis le royaume.