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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 15:28

Nous avons quitté à regrets nos belles rizières pour monter dans un bus glacial en direction de Manille.

 

Nous étions dans le bus à 18h30 mais ne sommes partis que vers 19h à cause d'un gros malin qui n'avait pas l'air du tout embarrassé d'avoir fait attendre tout le monde et ne s'est pas excusé le moins du monde. J'ai bien peur que ce ne fut un Français qui plus est... Le bus s'est arrêté à plusieurs reprises en début de soirée pour faire monter et descendre des passagers. Les strapontins de l'allée centrale étaient tous occupés. L'espace était très réduit et, en outre, la tête de l'homme qui occupait le strapontin à côté de moi n'arrêtait pas de dodeliner et de reposer contre mon bras. Super ! J'avais beau me coller à mon copain, la tête était toujours là. Pour le réveiller, je bougeais brusquement et, à moitié endormi, il se remettait droit avant de retrouver sa position initiale... Ce n'était pas très sympa de ma part car je sais bien que son siège était encore moins confortable que le mien, mais pourquoi diable sa tête penchait toujours de mon côté ? Heureusement, au cours de la nuit, il a disparu (descendu ? sur un autre siège ?). Tout cela sans compter le froid insidieux qui me glaçait de la tête aux pieds malgré ma polaire et deux écharpes ! J'avais lu que le trajet dans ce bus. était effectivement terrible  La légende n'en est pas une.

 

Vers 3 heures du matin, le bus s'est arrêté. Il pleuvait, le bus était garé sur le bord de la route, près d'une station essence. Groggy, je croyais que nous faisions juste une halte. Mais lorsque j'ai vu que le bus se vidait et que les passagers commençaient à récupérer leurs bagages, j'ai réveillé mon copain brusquement. Le bus était entouré par une horde de chauffeurs de taxis qui se bousculaient, nous entouraient, nous hélaient à voix forte. Soudain, toutes les mises en garde des dangers de Manille me sont revenus en mémoire, et je n'ai pas lâché mon sac des yeux pendant que mon copain récupérait nos bagages. Nous étions un peu perdus car nous ne nous attendions pas à arriver si tôt. On nous avait dit que ce serait plutôt vers 4-5h. Du coup, on a donné l'adresse de l'hôtel où nous devions dormir le soir même. Nous ne voyions pas trop quoi faire à 3 heures du matin dans une ville où il est paraît-il dangereux de circuler la nuit. Arrivés à l'hôtel, nous espérions pouvoir dormir quelques heures même en payant un peu. Hélas, l'hôtel était non seulement complet cette nuit-là, mais nous annonçait en plus que nous n'avions pas de chambre pour la nuit suivante, qu'il y avait eu des problèmes informatiques. Génial... On nous a proposé alors de nous trouver une chambre dans un autre hôtel de la même catégorie. Evidemment, l'hôtel en question n'avait rien à voir. Mais, nous étions tellement épuisés que n'importe quoi aurait fait l'affaire. Nous avons donc repris un taxi (payé par l'hôtel qui nous avait fait faux bond) pour rejoindre l'autre hôtel où nous avons  dormi jusqu'à 10 heures.

 

C'est vraiment difficile de dire si Manille est dangereuse ou pas. Notre hôtel était dans le quartier de Malate pas très loin du parc Rizal et du quartier Intramuros. Nous avons rejoint Intramuros à pied malgré les recommandations du portier qui nous a dit "Prenez un taxi, c'est plus sûr". Etait-ce vraiment un conseil gratuit ou n'aurait-il pas eu quelques bénéfices si nous avions pris un taxi ?

 

En apparence, Manille ressemble à n'importe quelle ville asiaitque : beaucoup de circulation, du bruit, des vendeurs à tous les coins de rues, toutes sortes d'engins et de moyens de transports un peu partout.... Cela dit, mon copain et moi avons quand même ressenti un certain malaise toute la journée. J'ai très peu sorti mon appareil photo car j'ai trouvé les regards pesants parfois. La misère est omniprésente.

 

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Nous avons observé pas mal d'hommes apparemment oisifs, beaucoup de gens qui dormaient par terre, et ces regards... peut-être totalement inoffensifs, mais je ne pouvais m'empêcher d'être suspicieuse. Lorsque nous déjeunions, j'ai remarqué dehors le manège d'une femme qui envoyait son enfant rôder près d'un couple de touristes japonais. Le fait qu'il y avait des gardes partout, des contrôles à l'entrée de beaucoup de magasins, que les sacs étaient fouillés, etc, n'aidaient pas non plus à se sentir détendu...

 

Nous avons traversé le parc Rizal, le plus célèbre et le plus grand de la ville. Il possède un jardin chinois et japonais (pas terribles) ainsi que plein de statues de héros nationaux. J'ai été déçue, le parc est sans charme et pas très bien entretenu.

 

Nous avons atteint le quartier Intramuros. Là encore, j'ai été déçue. Le quartier possède quelques vestiges coloniaux mais il a été en grande partie détruit pendant la guerre. Cela dit, si j'ai été déçue, c'est plutôt par l'atmosphère. Excepté autour de l'église San Augustin, le reste du quartier est extrêmement glauque et sale avec encore plus de gens louches et de regards dardants qu'ailleurs. Sérieusement, je n'avais qu'une envie : me cacher !

 

Intramuros a été fondé en 1571 et abritait des luxueuses demeures, des édifices gouvernementaux, des monastères, couvents et églises, des hôpitaux ainsi que des places pavées où se retrouvait la classe dirigeante espagnole. Ce lieu fortifié a été envahi a plusieurs reprises par des Chinois, des Britanniques, des Américains et des Japonais mais ce n'est qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors de la bataille de Manille, qu'il a été rasé. Il ne reste que les remparts (un parcours de golf en fait le tour de l'autre côté) et, surtout, l'église San Augustin, la plus vieille des Philippines, inscrite à l'Unesco.

 

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Voici quelques édifices que l'on peut voir dans Intramuros : la cathédrale de Manille (fermée à l'heure où nous sommes passés devant) et la Casa Manila, reconstitution d'une maison espagnole du 19ème siècle, bâtie par Imelda Marcos.

 

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Les lieux autour de la Casa Manila sont sympas et on a vraiment l'impression d'être en Espagne avec patios sur patios.

 

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Dans la rue de la Casa Manila, d'autres édifices de style colonial.

 

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L'église San Augustin de Manille (ci-dessous) fait partie du groupe des 4 églises baroques philippines inscrites à l'Unesco.

 

Elle a été édifiée entre 1587 et 1606. Elle a de la chance car elle a résisté aux 7 grands  tremblements de terre qu'a subi Manille. Toutefois, lors de celui de 1880, le clocher de gauche a été fissuré et même s'il a été réparé, il a fini par être enlevé; c'est pourquoi aujourd'hui on ne voit plus que la tour de droite.

 

L'église a également  survécu aux bombardements par les forces américaines et philippinnes avec seulement son toit endommagé, c'est la seule des sept églises d'Intramuros à être restée intacte. Le monastère adjacent cependant a été totalement détruit, et plus tard a été reconstruit pendant les années 1970 comme musée.

 

Les particularités de San Augustin sont ses retables, typiques du haut-baroque, les murs séparant des chapelles latérales tels des contreforts et ses plafonds peints en trompe-l'oeil.

 

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Dans le monastère-musée, on peut observer des statues très réalistes avec perruque et vêtements. J'ai toujours trouvé ce genre de représentation un peu sinistre...

 

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Sans compter cette charmante nonne avec un crâne dans la main...

 

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J'ai par contre apprécié le contraste culturel : la statue de lion (offerte par les Chinois convertis) et derrière celle d'une statue catholique. De même, si la façade n'a aucun charme, la porte en bois sculpté est impressionnante.

 

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Après Intramuros, nous avons changé de quartier. Nous avons pris le métro pour nous rendre au musée Avala, très moderne et vraiment bien fait. J'ai bien aimé le diorama, la modélisation de plusieurs scènes historiques importantes des Philippines. Nous y avons passé l'après-midi.

 

 

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Prendre le métro à Manille n'est pas de tout repos. Il faut d'abord ouvrir son sac devant un garde, puis faire la queue pour acheter un ticket. Je n'ai vu aucune machine.

 

A l'aller, c'était faisable. Mais le soir vers 18h, c'était horrible. Il y avait tellement la foule que nous devions faire la queue dans les escaliers menant à la station. Pas étonnant qu'il y ait des wagons réservés aux femmes, j'imagine bien que dans une foule si dense et serrée, il y ait des opportunités pour les pervers.

 

 

 

 

 

Bref, nous avons renoncé et pris une jeepney. Mais là encore, la circulation était effroyable. Cela dit, notre jeepney trouvait le moyen de se faufiler à toute vitesse entre les autres véhicules.

Je me demande comment font les habitants de Manille pour se rendre et rentrer du travail. Ils doivent passer un temps fou dans les transports et les files d'attente.

 

Le soir, nous avons dîné dans un restaurant au bord de la mer. Il n'était que 19h, mais la rue menant à ce restaurant n'était pas éclairée et peu fréquentée par les piétons. Des dizaines d'ombres étaient couchées par terre sous les arbres. Mon copain et moi avons pressé le pas. Nous étions vraiment surpris car c'était près du parc Rizal, nous pensions donc que le quartier serait convenable.

 

Pendant le repas, le vent nous renvoyait par moments des odeurs nauséabondes venues de l'eau. Décidément... Cela dit, on avait une assez jolie vue sur la ville.

Pour rentrer, nous avons demandé au restaurant de nous appeler un taxi.

 

Le lendemain, après un petit tour dans les rues autour de notre hôtel, nous nous sommes préparés à partir. Heureusement que nous avions été prévoyants en partant assez tôt car notre taxi a été pris dans les embouteillages (encore et toujours... ).

 

Bye-bye Manille et les Philippines.

 

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Et ainsi se termine notre voyage.

 

Je n'avais aucune image des Philippines, mais en repartant j'étais emballée. Les Philippines ont beaucoup d'atouts tourisitques, me semble-t-il, mais il faurdait que le pays fasse un peu plus d'efforts au niveau de l'entretien et des infrastructures. Evidemment, cela coûte cher et il est clair que le pays n'est pas riche. Cela dit , à part à Manille où la misère est grande et surtout côtoie les grands hôtels et les boutiques de luxe, le reste du pays est peut-être pauvre mais les habitants se sont toujours montrés sympathiques et pas du tout collants avec les touristes comme dans d'autres pays.

 

Un excellent voyage, en résumé, avec un bémol pour Manille que l'on peut éviter, sauf pour son aéroport utile comme plaque tournante pour passer d'une île à une autre.

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