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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 11:59

Nous avons quitté Vigan tôt le matin.

 

Nous ne connaissions pas les horaires matinaux des bus vers Baguio, nous nous sommes donc levés tôt pour rejoindre la gare routière - euh... la dizaine de sièges en plastique couverts par un toit de tôle qui servait de salle d'attente.

 

A 6h du matin, personne dans les rues, pas un tricycle en vue. Nous aurions pu marcher mais nous voulions gagner un peu de temps. Du coup, nous avons pris .... une calèche ! Que voulez-vous...

 

Arrivés à la "gare routière", le garde (le policier ?) nous a informés qu'il y avait un bus pour Baguio vers 7h. C'était effectivement le cas. Il est arrivé à peu près à l'heure, seul défaut il était climatisé glacial. J'ai somnolé une bonne partie du trajet mais j'ai remarqué qu'après avoir quitté la côte, la route a commencé à s'enfoncer dans les montagnes et le temps s'est subitement dégradé. Le ciel azur a laissé place à de gros nuages gris.

 

Le trajet  nous a pris 6 heures environ avec deux pauses si je me souviens bien et pas mal d'arrêts pour prendre des passagers ou en laisser descendre.

 

Nous n'avons pas vraiment pu apercevoir la ville de Baguio tellement la brume était épaisse et, en plus, il s'est mis à pleuvoir. Cependant, la ville m'a paru très étendue et d'autant plus impressionnante qu'elle est située en altitude, donc toutes les pentes sont couvertes d'habitations. On a vu aussi un très grand cimetière avec d'impressionnants tombeaux qui avaient presque la taille de maisonnettes.

 

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Arrivés vers 13h, nous avons sauté dans un taxi pour rejoindre l'une des nombreuses gares de la ville d'où étaient censés partir les bus pour Bontoc.

 

Si l'on regarde la carte, on se dit que Vigan et Bontoc sont à deux pas; sauf qu'il n'y a pas de bus ! La seule solution est de descendre à Baguio pour remonter vers Bontoc. En outre, entre Baguio et Bontoc, la route est montagneuse donc le trajet prend encore plus de temps....

 

 

http://www.welt-atlas.de/datenbank/karten/karte-6-426.gif

 

 

A vrai dire, sur le guide et sur internet, il me semblait qu'il était très difficile de trouver des bus qui partaient encore pour Bontoc après 13h. Notre chauffeur de taxi nous a affirmé qu'il y avait des départs jusqu'à 17h; mais je ne le croyais pas du tout. J'étais persuadée qu'il nous "endormait" pour s'assurer une course. Nous avons quand même tenté le coup. Nous sommes arrivés à la gare routière vers 13h20 où il y avait effectivement encore un bus pour Bontoc ! Quelle bonne nouvelle ! Quelle mauvaise langue je suis; le chauffeur de taxi était honnête....

 

Le garçon qui s'occupait des billets dans le bus nous a dit que le bus partait vers 14h. Nous n'avions pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner - juste quelques biscuits - et nous n'avions pas non plus le temps de déjeuner. Comme les horaires des transports semblent très flexibles aux Philippines, j'ai persuadé mon copain de rester dans le bus au cas où. Nous avons juste acheté quelque chose à grignoter et des boissons. Nous avons bien fait car, sans crier gare, le bus est parti vers 13h40... Il faut dire qu'il était plein, ceci expliquant sans doute cela. 

 

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C'était un bus très local. J'ai tout de suite noté un changement dans l'apparence des gens : tout le monde portait des vestes chaudes et des bonnets. Mon copain, optimiste, était encore en sandales, chemisette et short... Toujours frileuse, j'avais prévu quelques écharpes et une polaire à portée de main : elles m'ont bien servi pendant ce trajet car s'il n'y avait pas la climatisation, il gelait à l'intéreur. En effet, certaines fenêtres fermaient mal et d'autres passagers laissaient la leur ouverte volontairement. Entre les gouttes de pluie et le vent qui nous fouettaient le visage, je me suis dit que les 6-7h de trajet qui nous attendaient allaient être bien longues.... D'autant plus que nous avions déjà roulé 6 heures ce jour-là !

 

Le début du trajet n'avait rien de passionnant car nous n'y voyions pas à 10 mètres. La route était assez bonne, très sinueuse, cependant. En plus, notre banquette était mal fixée de sorte qu'à chaque virage vers la droite, nous glissions côté couloir et nous heurtions le côté fenêtre quand la route tournait à gauche. Super ! Nous avons donc passé une bonne partie du trajet accrochés à ce que nous pouvions pour éviter d'être bringuebalés dans tous les sens.

 

Nous montions sans cesse. A certains points hauts, nous arrivions à identifier quelques mètres carrés de ciel bleu mais en redescendant dans une autre vallée, le temps se couvrait à nouveau. En cours de route, les nuages bien que toujours très présents, se sont peu à peu dissipés et nous avons commencé à apercevoir des cultures en terrasse.

 

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Je dirais que les deux tiers du trajet, notre route traversait des montages couvertes de cultures en terrasse.  C'était déjà impressionnant, je me demandais ce que je pouvais attendre de plus des terrasses inscrites à l'Unesco autour de Banaue plus au nord où nous voulions aller le lendemain.

 

 

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Par contre, les villages ne sont pas jolis du tout. Ce sont des maisons très simples mais ce qui agresse l'oeil, ce sont toutes ces toitures en tôle. Ca gâche vraiment le paysage. Même sur les sites touristiques, on en voit beaucoup aux Philippines. Tous les villages possèdent bien sûr une église. Il y avait aussi quelques écoles. A la sortie des classes; certains élèves sont montés dans notre bus pour rejoindre leur village parfois assez éloigné.

 

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Vers 17 heures, dernière pause "technique" qui coincidait avec un changement de pneu. Pendant ce temps-là, des femmes portant des paniers sur la tête tentaient de nous vendre leurs marchandises.

 

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Ensuite, la nuit est tombée. Le froid était toujours aussi mordant. Mon copain et moi étions dans un état proche de la léthargie et même de l'engourdissement total. J'ai aperçu quelques feux au loin dans les montagnes, éloignés des villages; près des cultures en terrasse (comment savoir ? Il faisait nuit noire...). Je me demande encore ce que c'était et pourquoi.

 

Vers 19h30, nous avons ENFIN atteint Bontoc. Bah, après tout, que 12h de bus dans la journée ! Pas de quoi en faire des histoires...

 

Nous avons trouvé un petit hôtel, genre pension de famille, bon marché mais correct - ce n'est pas comme s'il y avait  eu le choix dans le coin de toute façon. Nous avons dîné sur place. L'un de nos plats était à base de porc. Mon copain et moi avons eu tous les deux du mal à avaler notre morceau. Je trouvais que la viande avait un goût un peu fort. En étudiant notre guide dans le bus, nous avions lu que le chien était un plat courant à Bontoc. Il est fort possible que notre cerveau, inflencé par nos lectures, ait envoyé un faux signal à nos papilles gustatives; toujours est-il que nous nous demandons encore quelle tête avait le cochon que nous avons mangé ce soir-là....

 

Dans notre plan initial, nous pensions faire le trajet Vigan-Baguio l'après-midi puis prendre un bus la nuit ou le lendemain pour Banaue. Finalement, nous nous retrouvions à Bontoc, à 2 heures de Banaue, plus tôt que prévu. Nous pouvions donc aller à Banaue tôt dès le lendemain. Mais en feuilletant notre guide une fois de plus, nous avons découvert qu'il y avait un village intéressant à une heure de jeepney de Bontoc. C'est l'option que nous avons choisie pour notre matinée du lendemain. Nous aurions pu rester à Bontoc et visiter le musée qui est génial, paraît-il, avec des armes faites en os humains et des photos de coupeurs de têtes avec leurs trophées. Sympa la région dans le temps !... S'il avait été ouvert le midi, nous y serions allés le lendemain, mais le temps nous a manqué.

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